Le projet d'un député du Var de faire du 112 le numéro unique des urgences, fait débat

Une proposition de loi LREM portée par un élu du Var et co-signée par quelque 500 parlementaires, est étudiée à l'Assemblée Nationale ce mercredi 26 mai. Son but est notamment basée sur la création d'un numéro unique pour les appels d'urgence. Seul le 112 serait alors la référence.

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D'abord, une révision : le 15 c'est pour joindre le Samu, le 17 pour la police et le 18 pour les pompiers.... Et pour joindre les urgences en mer il faut composer le 196 !

Aujourd'hui, quand vous composez sur votre téléphone le 18 ou le 112, c'est un pompier qui vous répond. S'il s'agit d'une urgence médicale, il transmet alors votre appel à un opérateur du Samu, au centre hospitalier de Nice. Un service que l'on peut aussi joindre directement en composant le 15.

Alors pour faire plus simple, un député du Var propose une loi instaurant un numéro unique… le 112.

C'est le député La République en marche Fabien Matras, qui porte cette proposition de loi.

Quand vous appelez les pompiers, ils prennent l'appel et doivent voir avec le Samu pour déclencher ambulance, on perd du temps donc.

Fabien Matras député LREM du Var.

Elle est intégrée à une batterie de mesures qui doivent permettre "de moderniser l'organisation de notre système de secours, qui obéit encore à un fonctionnement hérité des années 80 et est aujourd'hui dépassée", selon Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

Favorable au texte, il en fait part dans un communiqué :

La FNSPF chapeaute les quelque 250.000 pompiers du pays. 80% d'entre eux sont volontaires.

Ils assurent une intervention toutes les 6,5 secondes environ et 85% des opérations des sapeurs-pompiers qui concernent le secours aux personnes, le système est plus que jamais sous tension. Sans compter la hausse exponentielle des agressions dont sont victimes les soldats du feu.

Cela nous permettrait de limiter la dispersion de tous les numéros et rendre les choses plus lisibles pour les utilisateurs. Mutualiser les moyens, c'est gagner en terme de réactivité.

Commandant Xavier Wiik Chef du groupement SDIS 06

Les contres  

Le syndicat Samu-Urgences de France estime que l'instauration d'un futur "112", "numéro fourre-tout" "prend en otage la santé de nos concitoyens". 

La fédération hospitalière de France (FHF) dénonce "un signal négatif" et "un coup d'épée dans le dos", avec en toile de fond la crainte que la mesure nuise au  projet parallèle de "Service d'Accès aux soins" (SAS) voulu par la communauté médicale.

A l'hôpital Sainte-Musse de Toulon, les 30 assistants de régulation médicale sont en grève. 

Selon Manon Maganosc, représentante intersyndicale FO CGT de l'hôpital varois,  "suite au drame survenu à Strasbourg en 2017 ( Cf; l'affaire Affaire Naomi Musenga)  , la profession a été mise en lumière. Dans ce projet de loi, on ne sait pas ce que deviennent les assistants de régulation médicale.

Pour autant, la proposition de loi amendée en commission n'instaure pas formellement le "112" mais ouvre la voie à plusieurs modèles d'expérimentation: un rapprochement de "l'ensemble des services", un rassemblement sans "police-secours", ou un simple "regroupement" du Samu et des médecins de garde en lien avec les autres services d'urgence.
"On a 13 numéros d'urgence, il faut simplifier le système", plaide Fabien Matras. "On ne supprime pas la régulation médicale".
Près de 750 amendements ont été déposés, en débat jusqu'à vendredi.

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