Les abeilles aussi souffrent de la chaleur. Canicule et sécheresse font des dégâts chez nos amis apidés. Le défi est de taille pour les apiculteurs qui s’adaptent et prennent des mesures afin de préserver au maximum leurs butineuses.

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Dure vie que celle de Maya l’abeille ! Alors que la floraison est déjà dérèglée, c’est le changement climatique qui heurte lui aussi de plein fouet le petit monde des ruches. Des pluies torrentielles dans le haut pays, de grosses chaleurs et la sécheresse extrême sur le reste du territoire azuréen…Sale temps pour les apidés ! Les abeilles éprouvées sont déroutées.

La sècheresse et les abeilles 

La 1ére conséquence d’une très forte chaleur est le manque d’eau. Outre l’assèchement des points d’eau, des mesures de restrictions sont mise en place. Or, le manque cruel d’eau affecte faune et flore. Les insectes ne passent pas à travers.

Problème numéro 1 

Cette période est cruciale pour les abeilles qui doivent faire leurs provisions pour l’hiver. En campagne, si elles n’ont pas un abreuvoir à proximité des ruches, elles sont obligées de parcourir de longues et épuisantes distances pour trouver des points d’eau. Certaines même se perdent. Dans les villes où les ruches fleurissent sur les toits, béton et plein soleil génèrent des coups de chaud encore plus stressant pour les pollinisateurs qui ont besoin de s’hydrater.

Problème numéro 2 

La température de la ruche doit avoisiner 34°- 35°. Son taux d'humidité doit se situer entre 50 et 70%. Cette température de confort est une modalité essentielle au bon développement de la colonie. Cette dernière a besoin de travailler dans un environnement permettant la bonne évolution du couvain (l’ensemble des nymphes, des larves et des œufs) et l’éclosion des larves. Quand le thermomètre flirte avec les 40°, les ouvrières s’occupent à refroidir l’intérieur de la ruche. Elles battent des ailes pour ventiler leur ruche.

Un air conditionné à leur façon mais, extrêmement fatigant et leur demandant de consommer leurs propres provisions. Quand, de surcroit, ces battements d'ailes se révèlent insuffisants, la cire de la ruche fond et les larves en maturation meurent. 

Parfois, les abeilles restent simplement collées aux parois de la ruche pour tenter de faire barrage à la chaleur.

Des chercheurs canadiens ont démontrés que quand les températures sont trop élevées, les abeilles se suicident en expulsant leur abdomen.

6 heures d'exposition à une température de 42° font mourir de choc thermique la moitié d'une colonie !

Problème numéro 3 

Au-dessus de 35°C, le processus de photosynthèse ne s'opère pas. En période de sécheresse, les fleurs ne peuvent plus produire de nectar, cette sève qui est donnée aux plantes pour attirer les abeilles. Les végétaux conservent tout pour résister. Les abeilles qui ont besoin, pour fabriquer du miel, de ce mélange précieux d’eau et de sucres, diminuent alors leur temps de butinage. Ne parlons pas de la déforestation, de l’urbanisation et de l’agriculture intensive qui raréfient la production de fleurs, créant d’énormes difficultés d’approvisionnement chez nos amis les hyménoptères.

Quand il y a la sécheresse, le nectar ne monte plus, les abeilles n'ont plus rien à manger. Comme il faut qu'elles nourrissent la reine et les cadres du bas, elles mangent la production.

Isabelle Panchieri,  apicultrice amateur au service espace-verts de St Laurent du Var 

La chaleur affecte également la quantité de pollen ainsi que sa qualité. Les grains remplis de nutriments essentiels à la bonne santé des abeilles perdent, avec l’asséchement, leurs propriétés. Les apidés se retrouvent carencés, plus fragiles et donc moins résistants au passage de l’hiver.

Les abeilles sortent moins et se nourrissent des réserves. La population de la colonie diminue puisque la réduction d’eau et de nourriture amène la reine à, elle-même, diminuer sa ponte.

L’ennemi venu de Chine 

Sècheresse et canicule ne sont pas les seuls ennemis de l’abeille. Le frelon asiatique importé en 2004, en France, à bord d’un bateau transportant une cargaison de poteries venues de Chine, a progressivement envahit presque toute l’Europe. Ce prédateur est redoutable. C’est lui qui (avec les pesticides et la monoculture) contribue au déclin dramatique des colonies de butineuses. Posté en vol stationnaire près des ruches, ou directement posé sur leurs planches d’envol, le frelon asiatique se jette sur les abeilles qui rentrent chargés de pollen.

Les butineuses ont d’ailleurs tendance à réduire leurs sorties perturbant drastiquement la production de miel. 

Quand le frelon attaque une abeille, il la dépèce n’emportant que son thorax gorgé de protéines. Parfois même, lorsqu’à l’automne les colonies d’abeilles sont affaiblies d’avoir tant travaillées, les frelons arrivent à pénétrer l’intérieur des ruches.

 

Apiculteur : un métier toujours plus technique

70.847 apiculteurs sont officiellement déclarés, en 2021, dans l’hexagone. Ils ont dû apprendre à être réactifs aux aléas climatiques. Et donc, à s’adapter. Déjà, le bouleversement des périodes de floraisons les ont contraints à organiser différemment leur collecte de miel.

Les périodes de sécheresse les ont, elles, amenés à mettre en place des ruches plus spacieuses afin que plus d’air circule à l’intérieur. Ils ont aussi aménagé des sources d’eau remplies à proximité de ces demeures d’abeilles. Certains donnent même de la nourriture.

Si autrefois il suffisait de poser des ruches au fond du jardin et de laisser les abeilles se débrouiller, climat et frelon asiatique rendent cela inenvisageable désormais.

Alors que les abeilles jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité, le stress hydrique est un nouveau challenge qu'elles doivent aborder en espérant que tout se passera mieux que dans d'autres pays d'Europe.

En Hongrie, où une sécheresse inédite affame les pollinisateurs, des apiculteurs font un constat inquiétant depuis plusieurs semaines : les ruches sont désertées par les colonies d’abeilles et les cadres sont dépourvus de miel.

Cinq millions d’abeilles vivent autour de Budapest demandant  30 à 40 litres d’eau par jour.

Les apiculteurs Hongrois ont constatés que l’absence de nectar et de pollen les rend agressives, et les empêche de se reproduire.

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