Bateaux de croisière et plateformes de loisirs : le maire de Cannes demande une évolution du droit maritime

David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l'influente Association des maires de France (AMF) souhaite que les communes littorales puissent réguler le trafic maritime sur leurs territoires.

Il veut être maître à bord. Depuis une dizaine d'années, David Lisnard réclame d'avoir son mot à dire sur la circulation des navires et structures de tourisme sur le domaine maritime en face des communes littorales. Voire de les interdire. Il vise en premier lieu les bateaux de croisière qui viennent boucher la vue l'été, mais aussi les plateformes de loisirs qui "créent une concurrence déloyale" par rapport aux plagistes et restaurants soumis aux taxes et aux règles de la commune.

"Les élus locaux sont impuissants"

Sur son compte Facebook, le maire de Cannes détaille ses arguments. Il part d'un constat : "Certes, ces énormes paquebots peuvent apporter des retombées économiques, mais leur nombre et leur dimension constituent selon moi un réel problème. À ce jour, les élus locaux sont impuissants en la matière. (...) Certains de ces immeubles flottants enlaidissent notre paysage et posent donc un problème à la fois en termes de qualité de vie et d’attractivité de Cannes comme environnemental."

Le projet de plage flottante Canua Island, qui devait voir le jour en 2023 au large de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), commune limitrophe de Cannes, suscite aussi la polémique. Un projet interdit l'an dernier, il a obtenu gain de cause à l'automne devant la justice et ses promoteurs se préparent à lancer leur trimaran géant avec piscine, restaurant et transats pour la saison d'été.

Limiter la teneur en soufre des carburants

Depuis 2019, David Lisnard a imposé aux opérateurs de croisière une charte dans laquelle ils s'engagent à limiter la teneur en soufre de leur carburant à 0,1% pour pouvoir débarquer leurs passagers à Cannes. Il a aussi obtenu de la préfecture un arrêté régulant le mouillage des bateaux de 24 mètres et plus pour protéger les herbiers de posidonie.

Nous devons aller plus loin pour protéger notre baie et nous ne pouvons plus subir cet excès de paquebots et embarcations commerciales. Il faut pour cela que le droit français évolue.

David Lisnard, président de l'Association des maires de France

L'hostilité grandit face à l'industrie des croisières, source de revenus importants pour les villes escales, mais jugée nuisible à la santé des riverains et à l'environnement. Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur centre-ville aux géants des mers.

Des collectifs demandent une réduction des croisières

En mars, une quinzaine de collectifs européens se sont réunis à Marseille pour réclamer une réduction radicale des croisières. AtmoSud, l'observatoire régional de la qualité de l'air, a annoncé mercredi que si la pollution atmosphérique connaissait depuis dix ans une tendance à la baisse en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les émissions de dioxyde d'azote dues au transport maritime avaient augmenté depuis 2019. Selon le premier bilan de l'état présenté en février, 1.700 escales de bateaux de croisière ont été enregistrées en 2023 dans les ports méditerranéens français, dont 622 à Marseille, 196 à Ajaccio et 160 à Cannes.

(avec AFP)

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