VIDEO. Face à face entre le secrétaire d'Etat chargé de la Mer et le fondateur du projet Canua Island : "C'est un blocage politique..."

Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer, parle d'un projet "ni fait, ni à refaire". Le co-fondateur de Canua Island, ce navire véritable île de loisirs, parle lui de combat politique. Il a forcé la rencontre ce 9 juin à Nice.

Alors que le navire est toujours en attente des dernières autorisations administratives au port de La-Seyne-sur-Mer dans le Var, Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer, était en visite à Nice ce 9 juin.

L'occasion était trop belle pour Marc Audineau, co-fondateur du projet Canua Island d'aller à sa rencontre et faire le point sur son projet qui est toujours dans l'attente du permis de naviguer.

Le face à face s'est déroulé loin des micros. Visiblement très affecté, Marc Audineau, ancien skipper et porteur avec le champion du monde planche à voile Tony Philp de ce projet, a répondu aux journalistes de France 3 Côte d'Azur.

Selon lui, si le projet est attaqué, c'est d'abord pour une question politique et une opposition entre le président de la région Paca, Renaud Muselier et le maire de Mandelieu-La Napoule, qui s'est toujours porté dit favorable à la venue du navire.

À la question de Dominique Poulain de France 3 Côte d'azur, sur le pourquoi de cette situation l'entrepreneur est clair : le débat n'est pas écologique mais politique.

Il donne des réponses (le ministre NDLR) de politicien. Genre, on va étudier le projet... Aujourd'hui, c'est une question de temps. On devrait déjà avoir le permis de navigation, la commission est passée le 24 mai et l'avis est favorable. On aurait dû avoir le permis en mains dans les jours suivants. C'est un blocage politique, c'est tout.

Marc Audineau.

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Marc Audineau, co-fondateur du projet est allé à la rencontre d'Hervé Berville, secrétaire d'Etat chargé de la Mer, ©Hugues Nicolas FTV

Selon lui, on ne peut pas bloquer des entrepreneurs qui ont investi 16 millions d'euros dans un projet "qui ont joué leur vie et vendu leur maison, qui ont 5 millions de prêts, qui vont embaucher 100 collaborateurs français... Je veux le faire ici ! je suis d'Antibes et fier de le porter ici. Mais si je suis contraint, oui j'irai à l'étranger. Je devrais le vendre, mais ce n'est pas ce que je voulais."

Pour eux, "Canua n’est pas un caprice de milliardaire, c’est une PME qui a contracté des crédits pour mener à bien son projet a besoin de travailler pour payer ses salariés. Cette saison estivale est déterminante pour nous."

Le projet :

Des réponses politiques

Canua Island, cette plage privée flottante critiquée depuis des mois est dénoncée comme étant une "aberration écologique". Ce qu'Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer n'a pas manqué de lui redire ce vendredi.

C'est le type de projet qui n'est ni fait, ni à refaire. Je partage les doutes exprimés. Ce projet apparait comme peu compatible avec la nécessité de renforcer la protection protéger l'environnement marin".

Le ministre de la Mer, Hervé Berville.

En avril, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait déjà donné sa position "Mes services, pleinement mobilisés pour la protection de l'environnement marin, sont très attentifs à ce dossier. Ce projet suscite une circonspection à laquelle je souscris. Le gouvernement s'est clairement positionné défavorablement au développement dans la mer territoriale d'activités commerciales privées.", avait-il expliqué. 

Le 13 mars, Renaud Muselier (majorité présidentielle Renaissance) estimait lui que "dans la plus belle région du monde, où le critère climat-biodiversité est une règle d’or, on doit refuser cette aberration écologique au plus vite ! Un projet qui n'a aucun sens."

C'est en baie de Cannes que le sujet fait le plus de vague. Car le maire de Mandelieu La Napoule, Sébastien Leroy a accepté d'accueillir de navire.

Ce qui est « ni fait ni à refaire », c’est ce discours quand l’état finance 2,5 millions € dans ce projet, que la BPI en est actionnaire, la région Sud caution bancaire, que des Français y ont engagé 16 millions et 120 emplois,

Sébastien Leroy, maire LR de Mandelieu.

Twitter, ce 9 juin

L'installation flottante doit, à terme, venir jeter l'ancre au large, à 600 m de la côte :

David Lisnard, maire LR de Cannes, à quelques encablures de là, refuse catégoriquement de voir arriver Canua Island dans la baie.

Face au projet de plateforme flottante Canua Island, la Mairie de Cannes a émis dès le départ "et en a informé l’État, un avis défavorable quant à l’implantation de cet équipement sur le littoral en face de Cannes. Cette position municipale est motivée par la volonté de ne pas créer une concurrence déloyale aux établissements de bains de mer présents sur la Croisette, le secteur Jean Hibert et le boulevard du Midi qui s’acquittent d’une redevance domaniale et dont l’implantation est strictement encadrée par des textes contraignants. Il s’agit également de protéger l’environnement et la baie de Cannes déjà régulièrement gâchée par les paquebots de croisière."

Les dirigeants de Canua Island avaient annoncé un peu plus tôt cette semaine via un communiqué de presse être "très inquiets de ne pas avoir obtenu les dernières autorisations administratives pour exploiter leur navire. Une centaine d'emplois sont menacés" mettaient-ils en avant.

"Nous avons embauché plus de 100 salariés (un équipage de 23 personnes et 80 professionnels de la restauration) qui nous demandent désormais tous les jours quel sort va leur être réservé. Nous sommes bien en peine de leur répondre. Cette situation est un supplice. 

Jean-Bernard Falco, Marc Audineau et Tony Philp, président et directeurs généraux et co-fondateurs Canua.

Une réunion interministérielle devrait se tenir en début de semaine prochaine. 

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