Les concepteurs de la plage flottante Canua Island font le point : elle devrait être autorisée à naviguer

Ce mercredi 31 mai, les dirigeants de la société Smart Island Riviera, conceptrice de la plage flottante Canua Island, qui fait polémique, ont donné une conférence de presse à La Seyne-sur-Mer.

La barge de la plage privée est au port de La Seyne-sur-Mer depuis le 22 mai dernier, afin d'obtenir les validations permettant son exploitation. L'ensemble du dossier a été étudié par le bureau Veritas et la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). La commission de sécurité vient de donner son premier feu vert, celui de l'"armement administratif".

Mais il manque encore une dernière étape.

"Nous attendons le permis de navigation"

Tout navire battant pavillon français doit être titulaire d’un titre de navigation. Cette dernière étape permettra d'embarquer à bord le personnel nécessaire. Le dossier est actuellement sur le bureau des Affaires Maritimes. Il s'agit du permis d’armement délivré dès lors que "l’armement administratif" du navire est complet et "au vu des éléments fournis par le demandeur, la composition de l’équipage et les conditions d’emploi des gens de mer ne méconnaissent pas les dispositions du livre VI du code des transports".

D'après les promoteurs, Canua Island est classée comme "navire à passagers" selon la réglementation. 

Marc Audineau, ex-champion de dériveur, à l'origine du projet avec un autre sportif, Tony Philp, ex-champion de planche à voile indique : 

Nous avons également eu une réunion avec les services de la préfecture concernant le permis d'armement, qui valide l'aspect humain du navire, la formation de l'équipage, et nous attendons ce document d'un jour à l'autre pour exploiter le navire le plus tôt possible.

Marc Audineau.

Une aberration écologique ?

Depuis l'annonce de son arrivée au large de Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes, cette "plage flottante" suscite de très vives réactions. Cette plateforme de 1 750 m2 posée sur un trimaran à moteur, peut accueillir 350 personnes. Ces dernières pourront être acheminées par des navettes. Sur site, un restaurant, un bar-lounge et une piscine d'eau douce. 

Le projet a coûté 15 millions d'euros.

Ces opposants dénoncent une "aberration écologique." La présidente de l'association Syllau affirme "Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il va se passer en dessous de l'eau. Un îlot flottant doit quand même bien mouiller, il doit bien y avoir un coffre d'amarrage ou une ancre. Il y aura forcément de la pollution."

Une pétition qui appelle à l'opposition à l'implantation de l'île flottante dans la baie de Lérins  est actuellement en ligne. Elle a déjà recueilli à ce jour près de 17 000 signatures.

"Ce navire unique en son genre proposera une autre expérience de la mer accessible à tous". Voilà comment devait être lancé le projet selon ses concepteurs. Les dirigeants de Smart Island Riviera pensent ne pas avoir communiqué sur le projet suffisamment tôt. Dans un premier temps, ils souhaitaient attendre les autorisations d'exploitation de cette "innovation mondiale". La polémique s'est propagée dans les médias dès que certaines associations de défense de l'environnement ont eu vent du projet.

On a dénaturé un projet avec une véritable innovation mondiale. Le projet est 100% conforme à la législation française terrestre et maritime. Il est ultra performant en matière énergétique, bien au-delà ce que prévoit la réglementation.

Jean-Bernard Falco, président de Smart Island Riviera

Pour Jean-Bernard Falco et ses co-investisseurs, il "n'y a pas aujourd'hui en Méditerranée un navire aussi éco-responsable que le (leur)", avec récupération des eaux usées ou utilisation d'un bio-carburant à base d'huiles de friture usagées.

Toujours selon les concepteurs, "Canua suit et respecte les directives de la réglementation pour la prévention de la pollution par les déchets des navires. Canua s’engage pour une politique zéro plastique à usage unique à bord, le tri des déchets et le réacheminement à terre dans le tri de la ville ; Sans oublier la collecte régulière des eaux grises et des eaux noires avec des barges EcoTank".

De son côté, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a déjà précisé : "les analyses menées indiquent que le projet ne semble pas compatible avec l'amarrage aux coffres existants et que le mouillage forain n'est pas adapté à son mode de fonctionnement et à son dimensionnement, notamment du point de vue de la protection des herbiers de posidonies". 

Les promoteurs de Canua Island précisent que la plage flottante respecte les fonds marins avec "un mouillage sur fonds sableux à 600 mètres du bord de mer, en adéquation avec la réglementation maritime en vigueur".

En outre, la plage ne sera pas équipée de lumières sous-marines et le son sera atténué pour ne pas déranger la faune marine". De plus, "la barge est équipée de dessalinisateurs, afin de produire sa propre eau douce sans aucun prélèvement sur le réseau public, dans les nappes phréatiques ou dans les rivières".

Le début de l'activité est toujours officiellement pour "l'été 2023", sans précision de date.

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