Si vous n'avez pas suivi la première polémique qui agite (déjà) le 76e Festival de Cannes, on vous donne les détails. Sujet principal : l'acteur, Johnny Depp.

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Quand l'ancien Jack Sparrow de "Pirates des Caraïbes" fait des vagues... C'est à Cannes forcément ! Première polémique dirons certains, et oui, le Festival de cannes 2023 n'a pas attendu la lever de rideau pour faire parler de lui en mode "ça fait parler".

>> Festival de Cannes : regardez en direct la montée des marches et la cérémonie d'ouverture de la 76e édition

Pour l'ouverture officielle de 16 mai, l'acteur Johnny Depp a lancé dans une tentative de come-back très contestée.

  • Pourquoi Johnny Depp participe-t-il au Festival de Cannes cette année ?

A 59 ans, il est à l'affiche du dernier film de la réalisatrice Maïwenn, il est, excusez du peu, Louis XV, dans "Jeanne du Barry".

La réalisatrice y jour le rôle principal, celui de favorite du roi. Le retour sur la Croisette de l'Américain, qui s'était présenté comme une "victime de la +cancel culture+" et d'une  intransigeance post #MeToo de l'industrie du cinéma à l'égard des auteurs de violences, présumées ou reconnues, est symbolique.

Interrogé sur le choix de ce film projeté en ouverture, le délégué général du Festival Thierry Frémaux a souligné s'intéresser à Depp "comme acteur", auquel rien n'interdisait de tourner, et dont la prestation dans le film est "extraordinaire" : 

Je n'ai qu'une seule conduite dans la vie, la liberté de penser, de parler, d'agir dans le cadre de la loi",

Le délégué général du Festival Thierry Frémaux.

  • Pourquoi sa présence suscite-t-elle des critiques ?

Et d'ajouter, avoir suivi la saga judiciaire ultra-médiatisée qui a opposé Depp à son ex-épouse, l'actrice Amber Heard, avec accusations réciproques de violences conjugales et de diffamation. 

Johnny Depp a finalement remporté le procès pour diffamation qui s'est tenu aux États-Unis, mais Amber Heard a dû subir un torrent d'attaques misogynes.

Et c'est finalement elle qui a depuis disparu de la scène publique.

L'été dernier, (alors qu'il) sortait de son deuxième procès. J'avais plein d'inquiétudes, je me disais : qu'est-ce que son image va devenir ?

La réalisatrice Maïwenn.

Plus largement, la réalisatrice ("Le bal des actrices", "Mon roi"...) "savait très bien à quoi (elle) s'exposait en montrant un acteur américain dans ce rôle". "Je me suis dit (...): il vaut mieux un acteur qui se donne corps et âme plutôt qu'un qui y va du bout des doigts", a-t-elle poursuivi.

Lors de la conférence de presse du jury ce 16 mai, l'actrice Brie Larson, s'est moqué de la presse sur ce sujet posée par un journaliste.

  • Quelles sont les réactions à Cannes ?

Dans une tribune publiée par le quotidien Libération, un collectif d'actrices notamment apporte également son soutien à l'actrice Adèle Haenel, qui avait officialisé il y a une semaine son arrêt du cinéma pour dénoncer une "complaisance" du 7e art vis-à-vis des agresseurs sexuels.

Nous sommes profondément indigné·e·s et refusons de garder le silence face aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes

Les signataires de la tribune

"En déroulant le tapis rouge aux hommes et aux femmes qui agressent, le festival envoie le message que dans notre pays nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", ajoute le texte. Les signataires soulignent que "le cinéma français a intégré un système dysfonctionnel qui broie et anéantit", un "système basé sur les principes de domination et de silenciation". 

Parmi les 123 signataires :

La comédienne Ophélie Bau, une des stars du sulfureux "Mektoub, My Love: Intermezzo" d'Abdellatif Kechiche. Mais aussi les actrices Julie Gayet, Laure Calamy, Géraldine Nakache et Zita Hanrot. 

Avec AFP

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