Depuis 2021, ce navire mène des fouilles archéologiques dans les fonds marins de la mer Méditerranée. Il est actuellement présent en baie de Canes pour explorer une épave de plus de 2.000 ans.
Ils ont monté les quelques marches qui séparent le quai du pont du bateau par petits groupes. Ce dimanche, le Alfred Merlin a ouvert ses portes aux visiteurs dans le port de Cannes (Alpes-Maritimes).
Un navire pas comme les autres : long de 46 mètres et construit dans les ateliers de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), il navigue en Méditerranée depuis 2021 pour des explorations archéologiques des fonds marins.
Ne pas mouiller et être mobile
Quand il arrive sur un site à explorer, le navire scientifique ne mouille pas, pour "éviter d'abîmer les fonds et la posidonie", explique Loïc Montenay, son second capitaine.
Ce bateau est muni d'un système de positionnement dynamique qui permet de garder sa position en permanence. On n'a plus besoin de mouiller.
Loïc Montenay, second capitaine du Alfred Merlin
Le second capitaine poursuit : "l'autre intérêt, c'est qu'on est très mobile et qu'on peut se déplacer en permanence pour accompagner les plongeurs ou les robots qui vont dans les épaves en profondeur".
Durant trois semaines, l’équipage de 28 personnes est en mission dans la baie de Cannes. Des fouilles ont débuté sur une épave datant de plus de 2 000 ans et située à proximité des Îles de Lérins.
Une centaine d’amphores antiques a ainsi été découverte.
200 000 épaves perdues
"Pour la première fois, on pourra faire une étude sur un site complet : sa structure, la quantité d'amphores, le nombre et la provenance des marins qui étaient à bord...", se réjouit Franca Cibecchini, scientifique et co-responsable de l'opération.
Grâce à Alfred Merlin, les archéologues plongeurs travaillent avec rapidité et efficacité lorsqu’ils remontent des vestiges
Le mobilier, une fois qu'il est remonté, il faut le remettre dans des conditions de conservation qui lui sont favorables. Il va falloir reporter les étiquettes, faire les premiers soins, nettoyer, brosser... Tout ce travail post-fouilles va continuer pendant plusiers mois après l'opération.
Marine Sadania, archéologue
Ce fleuron de la flotte scientifique française arpente les mers et les océans à la recherche des quelques 200 000 épaves perdues dans notre espace maritime. Prochaine mission en Corse début juin, dans le golfe d’Ajaccio, près des îles sanguinaires...
(Avec Emmanuel Felix, à Cannes)