Ce n'est pas le traditionnel "bleu" qui s'invite sur la Côte d'Azur, mais le "rose". Du haut-pays jusqu'au littoral, plusieurs communes célèbrent les fleurs, dont la rose, au mois de mai. Tour d'horizon dans les Alpes-Maritimes.
Rondes, fraîches, en bouquet, aux teintes pastelles ou fuchsia, la rose est reine au printemps. Dans plusieurs communes des Alpes-Maritimes, la fleur d'Aphrodite, et son parfum, symbole de beauté et d'amour est mise à l'honneur.
Et tout particulièrement, la rose centifolia ou "rose de mai", célèbre sur la Côte d'Azur. Son essence enivrante est une des composantes du célèbre parfum N°5 de Chanel (Un parfum crée à Cannes-la Bocca).
A La Colle-sur-Loup, dans les hauteurs de Nice, c'est toute une tradition, chaque année, cette fleur est célébrée.
Ce dimanche 15 mai, une journée entière lui est consacrée. Au programme pour les festivités : marchés artisanaux, ventes de parfum, déambulations fleuries, ou encore décorations dans le cœur de ville.
Régis Mineï, habite la commune depuis l'enfance, celui qui parle le mieux de l'origine de cette fête, qui remonte aux années 50, c'est bien lui :
L'origine de tout ça c'est Théo Giordan, c'est un artiste complet peintre, sculpteur, poète (…) personne ne venait dans sa galerie alors il a eu l'idée de faire une balise de roses jusqu'à ses œuvres.
Si la fête date de la fin de la Seconde guerre mondiale, c'est dès le début du XXe siècle que les agriculteurs se spécialisent dans la récolte de ces fleurs, qui poussent en abondance sur le territoire.
Pour en vivre, ils apportaient leurs récoltes à une coopérative spécialisée, appelée "l'espace rose de mai". Elle s'occupait de peser les pétales, pour en estimer le prix, ils étaient ensuite vendus aux parfumeurs de Grasse.
A la Colle-sur-Loup, on récoltait principalement des roses, mais il y avait aussi des fleurs d'oranger ou du jasmin.
"Faire la fête des roses, ça permettait de créer l'union dans le village, les roses liaient les 1500 habitants, c'était une merveille", ajoute ému Régis Mineï, dans cette interview :
Chargés du matin au soir, les habitants étaient surnommés en patois les "sacouliés", ce qui signifie les "porteurs de sac." Certains Collois, ont encore des archives des premières fêtes de la rose.
Comme Maryse, qui partage sur Facebook ce cliché, au premier plan, on y voit son oncle traînant un âne couvert de fleurs :
La tradition s'est étendue au-delà des frontières du village dès les années 60.
Certaines célébrités du Festival de Cannes, décidaient de se joindre aux festivités, pour admirer les corsos fleuris. "Nous avons déjà reçu Brigitte Bardot", se souvient le directeur de l'Office du tourisme de La Colle-sur-Loup, Vincent Pomparat.
Mais victime de son succès, et avec l'avènement du tourisme de masse sur la Côte d'Azur, la "rose originelle" disparait progressivement de la commune.
Des promoteurs immobiliers ont proposé aux agriculteurs de l'argent contre leurs champs, beaucoup ont accepté.
Vincent Pomparat
Il faudra ensuite attendre les années 2000 pour que la Colle-sur-Loup renoue avec ses traditions et relance cette fête mythique.
Grasse : ville du parfum et de la rose
Comment parler de la rose sans aller faire un tour du côté de Grasse ? Capitale mondiale du parfum, implantée au cœur des Alpes-Maritimes.
Le territoire de la commune regorge de cultures florales, de champs de tubéreuses, de roses, de jasmin ou encore de violettes.
Au 16e siècle, la ville regorgeait de tanneries. Or, cette activité générait de fortes odeurs. Grasse, a alors eu besoin d'implanter "des senteurs plus agréables", pour continuer à travailler les peaux, ceintures et autres sacs, et suivre ainsi la mode italienne en faveur à la cour.
C’est ainsi qu’un artisanat de parfum vit peu à peu le jour autour des tanneries, avant de devenir une véritable industrie dès le 17e siècle.
Cette année, la commune fête sa 50e édition d'Expo Rose. Grasse met à l’honneur créateurs et producteurs de roses. La ville devient jardin et la reine des fleurs s’expose :
- 8 500 roses en bouquets,
- 13 000 rosiers mis en vente
- 25 000 roses coupées viennent rehausser fontaines et placettes.
Ces 13, 14 et 15 mai, au menu : les grands classiques du cinéma et du parfum. Dans les rues, sur les places, en déambulation ou en spectacle, comédiens, danseurs, musiciens et costumiers nous font revivre des scènes mythiques du 7e art en y intégrant comme héroïne principale, la rose, star incontestée.
Le temps d'un week-end, vous pouvez vibrer au rythme des fleurs et des couleurs, toutes les infos à retrouver ici :
Chanel a été la première maison à s’installer dans la région (sur la commune de Pégomas), à un moment où Grasse n’était plus qu’une banale destination touristique. Aujourd'hui, on considère que 15.000 personnes vivent du métier du parfum pour une population d'environ 50.000 habitants.
Antibes et ses célèbres "Floralies"
Sur le littoral azuréen les fleurs s'invitent également pour égayer le mois de mai. Sur la commune d'Antibes, les "Floralies" se dérouleront tout le mois mai.
Des fleurs, des fleurs partout. Depuis 6 ans, elles se sont imposées comme un rendez-vous incontournable et très prisé des Azuréens.
Un aperçu avec l'édition de l'année dernière :
Cette année, parmi les activités à venir, le dimanche 22 mai, une journée porte-ouverte, se déroule à la Villa Thuret de 9h à 17 heures. Le jeudi 26 mai, c'est la villa Eilenroc et sa roseraie qui ouvrent leurs portes de 10 h à 16 heures.
C’est sur cet emplacement et dans le souci de revivre la tradition et le savoir-faire horticole d’Antibes « la capitale de la Rose », que la ville a souhaité transformer ce jardin en roseraie.
C'est l'occasion aussi pour la mairie de refleurir ses espaces, 60 000 fleurs seront plantées !
Jeff Menetier, directeur adjoint à l'environnement de la ville d'Antibes
Au cœur de cet authentique conservatoire végétal, la roseraie offre au public les fragrances et les essences de ses centaines de variétés, créées pour la plupart à Antibes Juan-les-Pins.
Enfin, du 27 au 29 mai, des activités auront lieu à l'Esplanade du Pré-aux-Pêcheurs.
Plus de 30 professionnels de la jardinerie proposeront fleurs, plantes et arbustes aux nombreux visiteurs et distilleront leurs conseils. Il y aura également de très belles collections nationales de sauges, orchidées, roses ou encore agrumes.
Il y a encore 60 ans, 40 % des espaces de la commune étaient occupés par des serres. Cette fête renoue avec l'histoire de la ville.
Jeff Menetier, directeur adjoint à l'environnement de la ville d'Antibes
Antibes, terre d’horticulture et berceau des créations Meilland, Antibes a conservé une histoire forte avec les fleurs qu’elle souhaite cultiver, même si les serres de cette famille se trouvent aujourd'hui dans le Var au Cannet-des-Maures. Des variétés de roses aux couleurs et aux formes uniques y sont cultivées.
Avec des noms parfois surprenants, comme "Princesse Charlène de Monaco" , une fleur d'un rose ocré clair, douce et raffinée. Ou alors, "Monica Bellucci" , qui est au contraire d'un rose profond sur un revers de pétales jaunes, avec un parfum intense aux fragrances poivrées.
Alors, Mignonne allons voir si la rose ?