Sébastien Olharan, le maire de Breil-sur-Roya dans les Alpes-Maritimes, s'est dit "scandalisé", ce lundi 4 novembre par l'abandon des assurances après les dégâts subis, il y a quatre ans, dans sa commune après le passage de la tempête Alex.
En octobre 2020, une coulée de boue ravage Breil-sur-Roya suite aux pluies torrentielles de la tempête Alex. La terre et les embâcles que l'eau a transportés sont visibles jusque dans le centre et devant la mairie. À la fin de l'année 2024, les bâtiments publics de la commune ne seront plus assurés. Ce lundi matin, le maire de la commune lance un appel aux assureurs via un communiqué de presse.
Une situation pour le moment sans issue
"J'ose espérer qu'il existe des assurances qui auront à cœur d'accompagner une commune autrefois sinistrée et aujourd'hui résiliente". C'est par ces mots que le maire de ce village azuréen conclut un communiqué visant le comportement des assureurs.
La société SMACL Assurances avait déjà informé en juin dernier qu'elle n'assurerait plus la commune après le 31 décembre 2024.
Autre coup dur, la mairie indique avoir lancé récemment un nouvel appel d'offres pour trouver un assureur en cas de nouveau sinistre, mais personne n'a répondu à l'appel. Dans ces conditions, les dégâts liés aux intempéries à venir ne seront plus indemnisés.
Je suis scandalisé de ce manque de considération à l'égard d'une commune ayant beaucoup souffert de la tempête Alex
s'indigne Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya
Certains dégâts toujours pas remboursés
En octobre 2020, la tempête Alex avait frappé la vallée de la Roya et celle de la Vésubie. Suite à son passage, un bilan dramatique : dix personnes décédées, huit portées disparues et des dégâts estimés à près d'un milliard d'euros dans les Alpes-Maritimes.
Dans son communiqué, le maire de Breil-sur-Roya indique avoir été indemnisé correctement par son assurance, sauf pour les mouvements de terrains ayant abîmé les bâtiments communaux. Le premier magistrat précise que le village envisage une action en justice si l'assurance responsable n'agit pas.
Emmanuel Macron était venu à Breil-sur-Roya
Quinze mois après le passage de la tempête, le président de la République avait tenu sa promesse et fait le déplacement à Breil-Sur-Roya.
Emmanuel Macron s'était alors engagé à ce que l'État fournisse une aide de "plusieurs centaines de millions d'euros" pour la reconstruction. Ce que l'État a fait, mais pour Sébastien Olharan les assurances doivent aussi jouer leur rôle.
Par ailleurs, la mairie indique que les équipements détruits par les intempéries n'ont pas été reconstruits en zone inondable et qu'elle s'est équipée pour protéger les bâtiments communaux en cas de nouvelles inondations.
Des arguments qui n'ont, pour l'instant, pas convaincu les assureurs même si le maire de Breil-sur-Roya garde espoir. Il termine son communiqué en disant qu'il reste toujours à l'écoute des propositions de contrats d'assurance.