La question de l'hébergement des migrants mineurs est une thématique récurrente dans les Alpes-Maritimes. À seulement 40 km de Nice, près de Vintimille, un foyer italien fait figure d'exemple.
C'est un établissement aux volets verts, niché à Vallecrosia, près de Vintimille en Italie. Derrière ces murs, de jeunes migrants, des mineurs isolés accueillis par une communauté religieuse. Ils viennent de tous horizons.
Parmi eux, Marmoud, 17 ans, est originaire d'Égypte. Il conserve peu de choses de son pays, mais garde une photo abîmée de son père. "Je suis content d'être ici, je remercie Dieu de m'avoir trouvé un endroit comme celui-ci qui m'a accueillie", explique le jeune homme.
Au total, le foyer abrite 30 adolescents. Leur quotidien est rythmé par des heures d'apprentissages et des activités. Les jeunes de moins de 16 ans doivent suivre des cours à l'école publique italienne. Les plus âgés bénéficient de cours particuliers avec des éducateurs pour apprendre à parler et à écrire italien. La structure mise sur l'autonomie et la socialisation des adolescents. Certains nécessitent une aide psychologique pour surmonter les traumatismes connus au cours de leur parcours migratoire.
La priorité pour moi, c'est de leur donner l'enfance qu'ils n'ont pas eue. Il faut réussir à leur faire comprendre qu'ils en ont le droit
Amine Dao, éducateur
Loi plus dure
En moyenne, 15 000 mineurs non accompagnés (MNA) arrivent en Italie chaque année, selon l'association Save the Children (lien en italien). Le pays manque de foyers pour accueillir la totalité des jeunes migrants. Une situation aggravée depuis un décret validé en décembre qui alourdit les conditions d'accueil.
Dès 16 ans, les MNA peuvent être accueillis dans des centres pour adultes pour une durée maximale de 5 mois. Une décision décriée par les associations d'aides aux exilés qui soulignent la nécessité de protéger les jeunes.
Côté français
À 40 kilomètres de là, dans les Alpes-Maritimes, le système peine aussi à contenir l'afflux. Des jeunes se retrouvent à faire la queue devant les commissariats toute la journée, comme à Nice. Ils espèrent pouvoir être enregistrés par les services de l'ordre pour déclencher l'Aide sociale à l'enfance et leur prise en charge en foyer. "En huit ans, l'explosion des flux migratoires a amené le département à une prise en charge des MNA multipliée par 28", indiquait le département, à l'AFP en 2023. 4 909 mineurs non accompagnés ont été mis à l'abri en 2022. Sur la même période, 617 ont été accueillis dans un foyer de longue durée.