L'UFM 160, c'est son nom, est équipé de capteurs qui mesurent et analysent la voie ferrée pour repérer d'éventuelles dégradations ou problèmes de sécurité. Sur la ligne des Merveilles, des investissements sont prévus pour relever la vitesse de circulation.
Avec sa couleur jaune, il n'est pas passé inaperçu dans le paysage de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes). Ce dimanche, un train automoteur (c'est-à-dire qu'il n'a pas besoin d'être tracté par une locomotive) a parcouru la ligne du Train des Merveilles, depuis Nice jusqu'à Vievola, la dernière gare française avant la frontière avec l'Italie.
Chaque année, l'UFM 160 (c'est son petit nom) parcourt les quelque 40.000 kilomètres du réseau ferré français (hors lignes à grande vitesse).
À son bord, de nombreux capteurs et des ordinateurs qui auscultent la voie ferroviaire : géométrie de la voie, des caténaires (il n'y en a pas sur cette ligne) et fonctionnement de la signalisation.
(Reportage réalisé avec l'aimable participation de Michel Braun pour les images extérieures du train)
"C'est comme une sorte d'IRM de la voie", précise Benjamin Roux, le directeur adjoint d'Eurailscout France, une filiale détenue à 50% par SNCF Réseau.
La voie bouge, en transversale et en longitudinale, donc on inspecte la voie pour s’assurer que tout fonctionne bien.
Benjamin Roux, directeur adjoint d'Eurailscout France
Objectif : s'assurer que les trains peuvent rouler en toute sécurité et qu'il n'y ait pas d'accidents.
Des données brutes à consolider
Dans la vallée de la Roya, deux ans après le passage de la tempête Alex, le passage de cet UFM 160 revêt un intérêt tout particulier. Impactée par les intempéries de 2020, la ligne des Merveilles avait nécessité 30 millions d'euros de réparations, notamment au niveau du pont à arcatures de Fontan, pour maintenir en service le trafic ferroviaire.
"Tous les gros travaux de rétablissement de la ligne sont terminés", poursuit Karim Touati, le directeur territorial SNCF Réseau. Il assure également que le pont de Fontan "ne bouge plus".
Assis derrière ses cinq écrans d'ordinateur, David Moustin surveille si les capteurs du train sont actifs et que la prise de données fonctionne.
Les données doivent rester entre ces deux seuils. Si elles partent trop haut ou trop bas, c'est qu'il y a un problème. Là, tout est nickel ! À mon niveau, je ne vois pas de défaut particulier sur la voie.
David Moustin, technicien mesure Eurailscout France
Ces données et ces graphiques sont ensuite analysés et consolidés à Paris, puis envoyés à SNCF Réseau.
Vers un retour à une vitesse de 80km/h ?
Sur la ligne des Merveilles, le gestionnaire du réseau ferroviaire promet des investissements. "C’est une ligne sur laquelle il y a encore des besoins de renouvellement et de modernisation", continue Karim Touati. Pour cela, des études sont prévues "dès l'année prochaine" pour évaluer les travaux de sécurisation à faire.
À l’issue d’un Comité intergouvernemental du mois d’avril, il a été acté que les financements soient assurés à moitié par la France et par l’Italie.
Karim Touati, directeur territorial SNCF Réseau
Côte Français, tout est signé pour les financeurs (Etat, Région et Département). Reste à obtenir les mêmes signatures du côté des Italiens pour lancer les études sur 24 mois. "Cela permettra d'étudier les conditions d’un retour à la vitesse nominale de la ligne à 80 km/h (pour l'instant, la vitesse maximale est de 40 km/h, NDLR)", précise le directeur territorial de SNCF Réseau.