Les Français peuvent de nouveau se rendre en Italie depuis le mercredi 3 juin sans avoir à justifier d'un motif particulier. C'est aussi le cas pour les Italiens qui veulent aller en France.
Avant le 15 juin, les Italiens ne peuvent pas séjourner en France sans un motif valable, impérieux ou professionnel. C'est depuis ce lundi possible, donc dans les deux sens.
Retour sur les premiers jours d'ouverture dans le sens France-Italie
Le marché de Vintimille, les pâtes aux fruits de mer du port de San Remo, le charme de Dolceacqua : depuis le mercredi 3 juin, il est de nouveau autorisé de se rendre en Italie.
Et cela, sans justificatif ni période de quarantaine.
#COVID19 Italie - Phase 3
— La France en Italie (@FranceenItalie) June 3, 2020
A compter du 3 juin, l'Italie rouvre ses frontières. Les règles pour entrer dans le Pays varient selon le pays de provenance ou de résidence dans les 14 jours qui précèdent le voyage.
Plus de détails ⤵️
(actualisation au 3 juin)https://t.co/hIJpermZ48
Le gouvernement italien avait alors décidé de rouvrir ses frontières aux touristes de l’Union Européenne, sous réserve d’un éventuel "risque épidémiologique" nouveau.
Mais pour les Italiens qui veulent entrer en France, jusqu'à ce 15 juin c’était une autre histoire. lLes contrôles continuaient et étaient très fréquents. Ainsi, lors de l'ouverture du sens France - Iltaie le 3 juin, une file d’attente de plus de 5km pour entrer en France s’était formée, dès 9 heures.
Il est possible de franchir la frontière à pied en portant un masque, imposé par les policiers et carabiniers italiens. Pour entrer en France avec son véhicule, "on exige toujours d'un travailleur italien une attestation de l'employeur et si c'est un Roumain qui transite vers l'Espagne, il doit avoir une attestation employeur et une attestation de résidence en Espagne", expliquait alors une source policière.
Frontalière à Menton complètement bloquée difficile pour se rentre au travail !
— Laurence Boetti-Forestier (@LaurenceBoetti) June 3, 2020
Urgence de mettre en place une instance de coopération #transfrontalier @MaRegionSud@reseauMOT pic.twitter.com/NRVfesbGOo
Constance habite au dessus de la frontière près de Menton et dès 7 heures du matin, elle a commencé à entendre un concert de klaxons.
C’était un vrai bazar ! Une longue file d’attente pour entrer en France s’est rapidement formée. Les policiers italiens ont du être énervés que les policiers français n'accelèrent pas le mouvement, alors au bout d’un moment ils se sont mis eux aussi à contrôler les papiers des véhicules de ceux qui voulaient entrer en Italie.
"On a vécu pendant trois mois avec quelques voitures par jour qui passaient la frontière, et la ce matin ça a été un retour brutal à la réalité. J’ai été étonnée de voir que la première quête des Français était d’aller s’acheter des cigarettes en Italie dès 7 heures ", ajoute la frontalière.
C'est au poste de Saint Ludovic à Menton que les échanges étaient nombreux ce mercredi matin :
La préfecture des Alpes-Maritimes reconnait que "La reprise de l'activité, les nombreux déplacements constatés vers l'Italie ce matin, conjugués aux contrôles existants en matière de lutte contre l'immigration clandestine et aux contrôles ponctuels d'entrée sur le territoire lié à la situation sanitaire ont donc généré en ce jour d'ouverture des frontières italiennes ce matin quelques ralentissements."
Mais elle ajoute :
Le Préfet a donné les instructions nécessaires afin de fluidifier les points d'entrée et assouplir les contrôles pour les ressortissants français de retour sur le territoire national. "
Près de 3 mois d'interdiction
La décision de la réouverture de la frontière italienne avait été annoncée dans la nuit à l’issue d’un Conseil des ministres de près d’une dizaine d’heures autour du Premier ministre Giuseppe Conte.
Les autorités italiennes avaient progressivement interdit l'accès depuis Menton à partir du 10 mars, sauf pour les travailleurs pendulaires et les motifs impérieux.
En avril, une polémique avait vu le jour : plusieurs habitants et commerçants avaient fait l'objet d'un refus d'entrée sur le sol italien pour faire le trajet Tende-Menton.
En France, l'Elysée avait annoncé le 3 mai que la France n'imposera pas de quarantaine pour "toute personne en provenance de l'UE, de l'espace Schengen ou du Royaume-Uni".