Témoignage. "À domicile, j'ai du temps pour mes bénéficiaires", la parole d'une professionnelle de l'aide à la personne

Publié le Écrit par Loic Blache

À l'occasion de la journée nationale de l’aide à domicile ce vendredi 17 mars, rencontre avec Sylvie Lefief, une auxiliaire de vie sociale qui intervient à Menton. Dans les Alpes-Maritimes, l'ADMR recense 2.000 bénéficiaires.

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Le rendez-vous est donné à la terrasse d'un bar de Menton dans les Alpes-Maritimes, non loin des jardins Biovès. Sylvie Lefief, 56 ans, est attablée avec Gabrielle Bachevillier, une Mentonnaise de 72 ans.

Depuis un peu plus de six mois, deux fois par semaine, Sylvie se rend au domicile de Gabrielle pendant deux heures. Au programme, quelques tâches ménagères et puis des rendez-vous de la vie de tous les jours que la septuagénaire ne peut accomplir toute seule : retirer de l'argent, réaliser des démarches médicales, faire les courses, acheter le pain...

Complicité

Ou tout simplement boire un verre en terrasse. 30 minutes à discuter, à rigoler, à se taquiner, un exemplaire du quotidien régional sur la table. "Elle lit son journal, on papote, elle est contente de croiser des gens qu'elle connaît !", détaille l'auxiliaire de vie sociale.

Mon rôle, c'est qu'elle puisse sortir et faire ce qu'elle a à faire.

Sylvie Lefief

Une bouffée d'air pour Gabrielle, qui vivait avant "à Gorbio, à la campagne, toujours dehors".

Elle est gentille, aimable, on rigole bien, on s'amuse bien !

Gabrielle Bachevillier

Il y a quelques années, des problèmes de santé l'ont contrainte à être en fauteuil roulant. "Je ne peux plus sortir seule avec ça", dit-elle.

Aujourd'hui, elle a bien sa famille qui lui rend visite régulièrement. Mais comme ils travaillent, la présence d'une aide à domicile lui est indispensable pour les actes du quotidien.

Ange-gardien

Aider son prochain, c'est l'une des motivations de Sylvie pour faire ce métier depuis une vingtaine d'années.

Après un brevet d'études professionnelles (BEP), la jeune femme valide, à 34 ans, son diplôme d'auxiliaire de vie sociale. Ce qu'elle aime, c'est le contact avec ses "bénéficiaires" comme elle les appelle. Le travail en maison de retraite, très peu pour elle : "il faut courir de partout, il y a un gros manque de personnel..."

À domicile, je suis à ma place. J'ai du temps pour mes bénéficiaires. Il faut savoir s'adapter aux habitudes et aux besoins de chacun.

Sylvie Lefief

Chaque semaine, Sylvie réalise 15 interventions auprès de 7 personnes différentes, dont la plus âgée a 95 ans.

Manque de reconnaissance

C'est le réseau associatif ADMR (aide à domicile en milieu rural), financé par le Conseil départemental, qui met en relation chacune des deux parties.

Dans les Alpes-Maritimes, l'ADMR recense 2 000 bénéficiaires et 550 salariés (dont 300 à 320 aides à domicile).

Une profession presque exclusivement féminine et qui manque de reconnaissance. Financière d'abord : Sylvie touche "un peu plus que le SMIC". Résultat, "il y a beaucoup de travail" et pas assez de professionnels formés.

Politique ensuite : "si la mairie était plus indulgente et arrêtait de nous mettre des PV malgré notre macaron visible d'aide à domicile, ça nous aiderait au quotidien", argumente Sylvie Lefief, également déléguée du personnel au sein de l'ADMR06.

Accessibilité des villes

Un métier de "passion" qui est aussi physique. Sur la table du bistrot, le café et la limonade commandés sont bus, il est temps de rentrer. Sylvie pousse alors le fauteuil de Gabrielle sur des trottoirs pas toujours très plats et pas toujours au niveau du passage piéton.

"On s'en rend vraiment compte avec un fauteuil roulant !", poursuit la professionnelle. C'est toute la problématique de l'accessibilité des villes.

De retour dans l'appartement de Gabrielle Bachevillier, Sylvie Lefief prépare le déjeuner de sa protégée, étend son linge et descend sa poubelle. Entre elles, les sourires sont nombreux. Mais il est déjà 13h30, et Gabrielle doit repartir vers d'autres domiciles.

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