Manger ce qui nous effraie et ce qui nous pique, c’est l’invention culinaire un peu folle d’un Docteur en biologie marine de Nice. Manuel Marchioretti espère même un jour intégrer cette recette dans les menus des grandes tables de la Côte d’Azur.
Depuis les années 2000, la Pelagia noctiluca est l’espèce la plus répandue des méduses en Méditerranée.
Si elles s’attaquent généralement à l’homme « par erreur », avec leur venin urticant elles n’en demeurent pas moins redoutables. Un Docteur en biologie marine de Nice a eu l’idée de les cuisiner.
Et de transformer ces mini-monstres marins en mets délicieux.
« Pourquoi ne pas en faire un plat local avec des produits locaux ? » Manuel Marchioretti, Docteur en biologie marine de Nice.
C’est lors d’une soirée un peu arrosée que Manuel Marchioretti, Docteur en biologie marine a commencé à imaginer un sort bien différent pour ces méduses qui sont la terreur des baigneurs tous les étés.
Nous rigolions lors d’un apéritif et je me suis dit et si je les cuisinais? Ça se mange en Asie du sud est alors pourquoi ne pas en faire un plat local avec des produits locaux ?
Manuel Marchioretti, Docteur en biologie marine de Nice.
Dénicher cette méduse s’avère être un jeu d’enfant pour ce Docteur en biologie qui sait que la baie de Villefranche-sur-Mer en regorge.
A la chasse aux Pelagia noctiluca
Après quelques centaines de mètres parcourus sur le chemin de douaniers, le pécheur cuisinier a une intuition.
Je m’arrête ici précisément parce que c’est l’entrée de la rade et que souvent de larges bancs de Pelagia noctiluca s’y trouvent.
Manuel Marchioretti, Docteur en biologie
Pour les attraper, Manuel se transforme en "Rambo marin", armé de tout un attirail de pèche composé de sceaux, d’une louche à méduses qui permet de ne pas se faire piquer et de plusieurs sacs en plastique pour les attraper.
Alors qu’elles nagent avec insouciance à un mètre sous la surface, les pelagia noctiluca ne se doutent pas qu’elles vivent là leurs derniers instants de liberté.
Car la technique de Manuel est tout simplement imparable.
Il faut d’abord toucher la méduse afin qu’elle rétracte ses filaments qui ne mesurent plus qu’un demi-centimètre. Et c’est alors que délicatement je l’emprisonne dans un sac plastique,
Manuel Marchioretti, Docteur en biologie.
De la mer à la cuisine
Une cuisson bien réussie se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord les plonger dans de l’eau bouillante pour figer la structure puis faire baigner la méduse dans une pâte de pois chiches avec un peu de bière et de l’algue noire qui augmente le goût marin de la méduse.
Après avoir bouilli pendant deux minutes, elle se transforme en beignet.
Bientôt sur le menu de restaurateurs azuréens ?
Maintenant qu’il maitrise la chasse et la cuisson des méduses, Manuel Marchioretti espère convaincre des restaurateurs partenaires d’intégrer le beignet de méduses à leurs menus. Il deviendrait alors leur fournisseur officiel.
Cette idée a beau être insolite, elle n’est pas vraiment nouvelle. Des scientifiques danois avaient déjà joué les cuisiniers pour mettre au point une préparation de méduses. Un recette qui se pratique couramment en Asie.
C’est aussi le sujet d’un livre écrit par Philippe Cury et Daniel Pauly qui s’intitule « Mange tes méduses ! ».
On vous souhaite bon appétit !