En novembre 1994, le Var sortait de son lit et emportait avec lui maisons, voitures, routes, ponts... 30 ans plus tard, une commémoration est organisée à travers un concours de photographie. Quel souvenir gardez-vous de cet événement marquant ?
Presque 30 ans après, on annonce la fermeture des écoles des Alpes-Maritime. En cause, un épisode méditerranéen. De quoi se rappeler des – mauvais – souvenirs. Si le sud-est de la France a connu de nombreux épisodes météorologiques extrêmes, peu d'entre eux ont eu un impact aussi dévastateur que la crue de 1994 dans les Alpes-Maritimes.
Quand le Var sort de son lit
Le mois de novembre 1994 a commencé sous des trombes d’eau. Ce qui semblait être de simples pluies automnales s'est rapidement transformé en un véritable déluge.
En seulement quelques heures, des quantités d’eau considérables se sont abattues sur le département. Dans certaines zones, il est tombé jusqu'à 400 millimètres de pluie, soit plusieurs mois de précipitations en une seule journée.
Le Var, alimenté par la Vésubie et la Tinée, prend une forme alors délirante et sort de son lit. "J'avais l'impression de voir le Gange ou le Danube en furie", se souvient Jean-Bernard Vitiello, journaliste de France 3 Côte d'Azur embarqué dans un hélicoptère pour couvrir l'actualité.
Alors que leur hélicoptère se pose sur un pont qui mène à l'aéroport et enjambe l'A8, Jean-Bernard se rappelle. "Un hélico venait secourir les passagers d'un camion et d'une voiture, pris au piège par la montée des eaux. C'est une vision d'apocalypse : l'A8 inondée, les gens debout sur les toits des voitures et camions pour se faire hélitreuiller."
Extrait du documentaire : "Le Var, ce torrent qui se prend pour un fleuve"
La Côte d'Azur, région à haut risque
Les images de ces villes dévastées par des torrents d’eau ont fait le tour du pays. Routes arrachées, ponts effondrés, maisons dévastées, champs et exploitations agricoles noyés sous des mètres d’eau boueuse : le paysage était apocalyptique. "On est stupéfaits de voir l'état de la Cote d'Azur", se souvient Jean-Bernard. Des scènes surréalistes qui marquent les esprits. Fort heureusement, aucune victime n'est à déplorer pendant cet événement exceptionnel.
26 ans plus tard, la tempête Alex fait vivre un second épisode d'inondation aux Maralpins, en mettant en folie le Var.
"En 1994, les experts nous disaient que c'était une crue millénale, c'est-à-dire une crue qui n'a seulement qu'une chance sur 1000 de se reproduire dans l'année de la crue étudiée. Que c'était exceptionnel. Mais 26 ans plus tard, j'ai vécu quelque chose de similaire avec la tempête Alex", tient à souligner Jean-Bernard Vitiello.
Près de 30 ans après cet événement, des dispositifs ont vu le jour pour protéger les populations des futures crues.
Mais malgré tous ces efforts, la Côte d'Azur reste une région à haut risque, particulièrement exposée aux phénomènes climatiques extrêmes qui se multiplient avec le changement climatique. Le 15 juin 2010, des pluies extrêmement abondantes et intenses ont déclenché des crues dévastatrices et des inondations majeures dans la région de Draguignan et la basse plaine de l'Argens. En 2015, après trois heures de déluge intense sur Cannes, Mandelieu-La-Napoule et Biot. Puis vient 2020 où la tempête Alex fait gonfler le Var jusqu'à le faire sortir à nouveau de son lit. Au total, ces événements climatiques ont emporté avec eux plus de 80 vies.
Un concours photo pour les 30 ans
Dans le cadre de la commémoration des 30 ans de la Crue de 1994, jusqu’au 9 novembre 2024, le Syndicat Mixte Inondations, Aménagement et Gestion de l’Eau Maralpin (SMIAGE) organise un grand concours photo, dans le but de réunir les plus beaux clichés de cet évènement marquant, tristement gravé dans la mémoire des Maralpins.
Un concours ouvert à tous, dont les photographies devront être associées à l’une des trois thématiques suivant : soit à la montée des eaux et la crue, soit la décrue, les dégâts et le retour à la normale, ou bien les secours, l’entraide et la solidarité pendant les inondations.
Pour participer, envoyez vos meilleurs clichés par mail à l’adresse suivante :
concoursphoto1994@smiage.fr