Attentat de Nice à Notre-Dame : deux nouvelles interpellations, trois personnes sur six toujours en garde à vue

Deux hommes âgés de 25 et 63 ans ont été interpellés à Grasse, portant à six le nombre de personnes placées en garde à vue dans l'enquête sur l'attaque mortelle au couteau dans la basilique de Nice, a-t-on appris source judiciaire. Ce dimanche soir, trois gardes à vue ont été levées. 

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L'enquête avance, les interpellations et les perquisitions s'accélèrent. Depuis l'attentat perpétré le jeudi 29 octobre, deux hommes ont été interpellés samedi en fin d'après-midi au domicile d'un individu arrêté quelques heures plus tôt, vers 15h00, à Grasse (Alpes-Maritimes), a précisé cette source. Ce dernier, un ressortissant tunisien de 29 ans, est soupçonné d'avoir côtoyé l'assaillant, Brahim Issaoui. 

D'après nos informations, ce dimanche soir, trois gardes à vue ont été levées. Sans que l'on connaisse l'identité des personnes relâchées.
 

"Il est manifestement venu là pour tuer"

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que Brahim Issaoui, l'auteur présumé de l'attaque mortelle au couteau jeudi dans la basilique de Nice, était "manifestement" venu en France "pour tuer", dans un entretien au journal la Voix du Nord publié dimanche : "Le Tunisien de 21 ans, blessé grièvement lors de son arrestation, "n'était présent sur le territoire national que depuis quelques heures. Il est manifestement venu là pour tuer. Comment expliquer sinon pourquoi il s'est armé de plusieurs couteaux à peine arrivé", affirme le ministre. "Bien sûr, il appartient au procureur antiterroriste de définir quand son projet meurtrier s'est construit. Mais il n'est visiblement pas venu pour obtenir des papiers", a-t-il ajouté. 
 

Revendication sur Facebook par une nouvelle organisation


D'après le site d'informations Tunisie Numérique, l'attentat aurait été revendiqué sur Facebook par une nouvelle organisation. "L’individu qui est apparu dans une vidéo diffusé vendredi sur Facebook dans lequelle il a revendiqué, au nom d’une nouvelle organisation appelée “Ansar al-Mahdi”, l’opération terroriste perpétrée à Nice, en France, au cours de laquelle trois personnes ont été tuées, a été arrêté. Une autre personne l’accompagnant, un vidéaste, a également été arrêtée. Ils ont été renvoyés à la brigade nationale d’enquête sur les crimes terroristes dans la capitale, Tunis, selon Mohsen Dali, chef du bureau des médias et de la communication au tribunal de première instance de Tunis. Le parquet chargé de la lutte contre le terrorisme a autorisé une cellule de sécurité spécialisée à ouvrir une enquête médico-légale liée à l’enquête sur la véracité et la crédibilité de l’existence de cette organisation."

Cette revendication n'est pas encore offciellement authentifiée par les autorités françaises.

Par ailleurs, selon le site d'informations en ligne, "Arab Observer": "le premier détenu, qui a déclaré appartenir au «groupe Ansar al-Mahdi en Tunisie et au Maghreb», était classé parmi les éléments salafistes purs et durs, il avait bénéficié de l'amnistie législative décrétée en 2011."


3 autres gardes à vues

Trois autres suspects étaient toujours en garde à vue dimanche après-midi : un homme de 47 ans, arrêté jeudi soir après avoir été vu aux côtés de l'agresseur sur des images de vidéosurveillance la veille de l'attaque, et un individu de 35 ans, interpellé vendredi à Nice, au niveau du quartier de Gorbella, pour avoir été en contact avec Brahim Issaoui. Le cousin du deuxième suspect, âgé de 33 ans, présent à son domicile au moment d'une perquisition des policiers, a aussi été arrêté.

 

Des téléphones portables à l'étude

Selon une source proche de l'enquête, Brahim Issaoui est arrivé à Nice mardi et a été repéré par des caméras de vidéosurveillance à proximité de la basilique la veille des faits.
"Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir s'il a bénéficié de complicité, quelles ont été ses motivations pour venir en France et quand cette idée a germé en lui", avait dit à l'AFP samedi une autre source proche du dossier.
"La poursuite de l'analyse" des deux téléphones retrouvés dans ses affaires et "l'enquête côté tunisien" seront "déterminantes", avait ajouté cette source.
Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a appelé samedi ses ministres de l'Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l'enquête ouverte par le parquet national antiterroriste.

Arrivé clandestinement par l'île de Lampedusa

Si on ne connaît pas ses motivations, son parcours se précise. De sources française et italienne, il est arrivé clandestinement en Europe par l'île italienne de Lampedusa, le 20 septembre. Puis il a débarqué sur le continent, à Bari (Italie), le 9 octobre, où il aurait reçu un ordre de quitter le territoire sous sept jours.

Tourné vers la religion depuis deux ans

Sa trace est alors perdue, jusqu'à mercredi, quand il appelle son frère Yassine, à Sfax, en Tunisie. "Il est arrivé en France (mercredi) aux alentours de 20h00. Il a dit qu'il allait en France car pour le travail c'est mieux", a raconté vendredi Yassine Issaoui à l'AFP, incapable de comprendre la dérive de ce frère qu'il avait vu se tourner vers la religion depuis environ deux ans, après avoir lancé un petit débit d'essence informel.
Brahim Issaoui, qui avait des antécédents judiciaires de droit commun - violence et drogue -, avait quitté mi-septembre la ville de Sfax, au centre du pays, où il vivait avec sa famille.De source proche de l'enquête, on table aussi sur une arrivée du jeune homme à Nice "24 à 48 heures avant l'attaque". Puis c'est à 08h29, jeudi, qu'il est vu entrant dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption de Nice. A 08h57, il est neutralisé par une équipe de la police municipale. En moins d'une demi-heure, il a tué trois personnes.
   

Nadine, Simone et Vincent, les trois victimes

Parmi eux, Vincent Loquès, le sacristain de la basilique, un quinquagénaire père de deux filles, Simone Barreto Silva, la seconde victime, une Brésilienne célibataire de 44 ans, mère de trois enfants, vivait depuis quelques années à Nice. Ancienne danseuse de samba, elle rêvait d'ouvrir son restaurant, et était décrite comme une femme "solaire" par ses proches.

La 3ème victime s'appelle Nadine Devillers, elle était âgée de 60 ans et vivait à Nice. Mariée, elle fréquentait régulièrement la paroisse de Notre-Dame de l'Assomption. Elle aimait aussi beaucoup le théâtre, elle suivait des cours depuis 4 ans. 
    
Le renforcement des mesures de sécurité autour des lieux de cultes chrétiens sera "fort" en ce week-end de la Toussaint. Les établissements scolaires seront aussi particulièrement protégés alors que la rentrée aura lieu lundi.

"Nous ne sommes pas en guerre contre une religion mais contre une idéologie, l'idéologie islamiste", a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Sentiments partagés

A Nice, ville qui compte une forte communauté originaire du Maghreb, les sentiments sont partagés. De la colère voire de la haine, chez quelque 200 identitaires qui ont manifesté dès jeudi soir, aux cris de "l'islam dehors". Mais aussi des appels à la tolérance, comme celui de Virginie, aide à domicile de 37 ans: "Cela rappelle 2016 et le 14 juillet, mais il faut rester intelligent".

Depuis ce jeudi, les hommages se multiplient et les réactions politiques, religieuses ou d'anonymes sont nombreuses. 
Le 14 juillet 2016, un attentat jihadiste avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais. Quatre ans après, l'émotion est grande à Nice. 
 
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