Et si la ville du futur était en train de sortir de terre à Nice ?

Dans la plaine du Var à Nice, le chantier du quartier d'habitation de la technopole Méridia est lancé. Un "morceau de ville" imaginé afin de concilier les enjeux écologiques, économiques et sociétaux de demain.

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Sur la rive gauche du Var, 10 grues surplombent un désert à peine bétonné. Si l’importance d’un chantier se mesure bien au nombre de grues, nous sommes alors devant l’un de plus grands programmes immobiliers de la Côte d’Azur : le quartier JOIA. Ici, c'est une véritable ville qui émerge lentement. Onze bâtiments vont se dresser là où aujourd’hui, seul un trou béant est visible. En son fond, les premiers étages des parkings sont bétonnés.

 « La ville du 2 minutes », la cité de demain

Le projet est au choix, un laboratoire urbain ou une utopie architecturale. Au sein de ce « morceau de ville », tout est à deux minutes. Le logement, le travail, le transport et les loisirs.

Car désormais, les architectes intègrent la temporalité dans leur conception : le « chrono-urbanisme ». Le premier projet de ce type se nomme "La ville du quart d’heure". Dans cet agencement urbain, toutes les fonctions sociales urbaines essentielles y sont accessibles en moins de 15 minutes, à pied ou à vélo : habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, apprendre, s’épanouir.

Cette vision est radicalement opposée à celles des quartiers de bureaux qui se vident le soir et des quartiers résidentiels déserts le jour. Cette organisation permettrait également d’éviter l’engorgement des moyens de transport en commun et les embouteillages sur les routes, matin et soir. Une réponse écologique cohérente pour les cités du futur.

Le quartier n'est absolument pas replié sur lui-même, bien au contraire. Il a été pensé comme le véritable cœur de l'ouest de la ville et non comme un ghetto. Les places et les accès ont été dessiné afin de favoriser les flux des visiteurs afin d'accéder à tout ce que peut offrir le quartier, commerces, loisirs, etc. Comme cette entrée du côté de la cité étudiante.

Le quartier est également connecté avec son environnement. Le centre de Nice et sa gare sont joignables en 15 minutes. Avec l’aéroport de Nice Côte d’Azur, le reste de la planète est accessible en 10 minutes !

JOIA c'est la joie en patois niçois

Tout d'abord, la joie que les architectes, la Ville de Nice, les promoteurs ont tenté de concevoir pour les futurs habitants. Dans la vallée du Var, l'Écovallée est la dernière extension possible d'une ville coincée entre mer et montagnes. Construire, oui, mais plus comme avant. Le programme a dû répondre à des critères imposés par l'EPA (Établissement Public d'Aménagement) Nice Écovallée, c'est-à-dire créer une véritable vie de quartier avec des ambitions très fortes sur les plans urbain, environnemental, écologique et paysager.

Le clip promotionnel du projet :

Il faut en finir avec le chaos urbanistique. On veut développer la ville, pas une banlieue. On veut la vie dans le quartier, la vie pour tous.

Marjorie Bertschy, directrice du développement EPA Nice Vallée.

Penser la ville autrement. Une obsession. En tout premier lieu, les habitations. Le programme immobilier comprend 780 logements : 1/3 de logements sociaux, 1/3 de logement en accession libre et 1/3 de logements en accession aidée.

L’EPA a préconisé une fourchette de prix moyen. L'accession en accessions à prix maîtrisé de 4 250 euros/m2 jusqu’à 6 000 euros/m2 pour les logements étudiant achetés uniquement par des prestataires. Pour l'accession libre, les prix vont de 5 600 euros le m² à 10 000 euros le m².

"Entre amis ou en famille", plusieurs lieux de convivialité existeront : trois places publiques et 4  000 m² d'espaces verts. Le quartier porte aussi une ambition en matière d'agriculture durable. 2 000 m²  de jardins potagers seront plantés en terrasses. Les fruits et légumes pourront même être transformés sur place. Sur les plans, un espace est prévu.

Le quartier est ouvert aussi aux visiteurs avec un hôtel trois-étoiles Moxy, "un hôtel nouvelle génération, lifestyle". Et les commerces (8 % de la totalité des surfaces construites) seront gérés par une même entité afin d'assurer l'équilibre de l'offre des magasins et de l'animation du quartier. Le côté intergénérationnel sera assuré avec la résidence étudiante de 168 chambres ; ce sera le premier bâtiment livré en juin 2024. Signe des temps modernes : une conciergerie de quartier est prévue.

Un immeuble nommé « loisir » 

Un bâtiment entier sera dédié aux sports et aux loisirs. Soit une surface de 2 500 m². Des espaces culturels seront aménagés, et la réalité virtuelle y aura toute sa place. Le développement des sports indoor va aussi coloniser l'endroit avec des murs d'escalade et une vague de surf artificielle, actuellement la plus proche est à 180 km de Nice, à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône.

Une construction en circuit court

Le chantier, d’un montant de 150 millions, est assuré, à 95 %, par des entreprises locales. Les lots de ce projet XXL ont été volontairement divisés afin que les entreprises puissent candidater sans prendre des risques financiers auxquels elles ne sont pas familiarisées. Finalement, 20 lots ont été attribués à 80 entreprises.

Sur site, pas moins de 120 000 m3 de terre ont été prélevés. Ils ont été utilisés localement pour fabriquer du béton nécessaire, notamment par l’entreprise Lafarge installée non loin à Contes.

Hana, le bâtiment « fleur »

Comme la proue d’un immense navire, visible de loin, va se dresser le majestueux bâtiment Hana (fleur en japonais) conçu par l’architecte Sou Fujimoto. Des étages imaginés avec des terrasses comme 17 « corolles florales ouvertes à la lumière de la Côte d’Azur ».

Je m’inspire toujours de l’environnement et des conditions climatiques locales, pour créer une nouvelle typologie d’habitat.

Sou Fujimoto, architecte

Ce dernier a déjà créé l’évènement avec un bâtiment nommé « l’arbre blanc » livré en 2019 à Montpellier.

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Les terrasses de ce qui a été déclaré "le plus beau bâtiment du monde" possèdent des porte-à-faux pouvant aller jusqu’à 7,5 mètres de long ; c'était une première mondiale. Les terrasses ont été imaginées comme « des feuilles qui se déploient pour aller chercher la lumière à l’extérieur ».

À Nice, les terrasses s’apparentent aux pétales de fleurs et proposent des surfaces extérieures très importantes pour permettre aux résidents de « vivre dehors ». Il y a aussi des loggias protégées par des claustras. Les appartements luxueux vont du 2 au 4 pièces. Pas de grandes "villas sur le toit". Sou Fujimoto et les six autres architectes ont travaillé autour d'un concept nommé  "la minéralité diaphane".

Cela repose sur trois principes : un art de bâtir méditerranéen, un mode de vie qui tient compte de l'évolution du climat, et des constructions en hauteur qui restent "légères".

La ville méditerranéenne du 21e siècle ?

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