Il n'hésite pas à plonger près des requins, des baleines ou des lions de mer... pour capturer des instants inoubliables. Greg Lecoeur, photographe niçois autodidacte, passe sa vie sous la mer. Ses multiples plongées lui ont fait prendre conscience des menaces qui pèsent sur la vie sous-marine.
Greg Lecoeur ne regrette pas d'avoir quitté sa vie d'avant. Lorsqu'il vendait des balances électroniques pour les magasins de fruits et légumes. Il était alors entrepreneur, comme papa.
Originaire de Nice, dès qu'il le peut, il prend le large sur son bateau pour aller plonger. Une passion qu'il a découverte à 20 ans à La Réunion. Mais à 32 ans, l'appel du "Grand Bleu" a été le plus fort. Depuis, il ne quitte plus ses palmes !
Expéditions scientifiques
Après les magazines professionnels de plongée, d'autres media l'ont publié : Le Figaro, National Geographic, VSD, Ouest-France, Terre Sauvage, Geo, The New York Times... Il travaille aussi pour des expéditions scientifiques, là où le regard de l'homme se pose rarement.
Son objectif parvient à capturer le regard placide d'une tortue, le saut d'un dauphin, le repas des oiseaux et des mammifères qui se font un festin avec un banc de poissons, ou encore des lions de mer qui jouent ensemble.La photographie c’est un moyen de partage. Ce que j’aime vraiment c’est être dans l’eau et documenter la vie sauvage.
Meillleur photographe sous-marin de l'année 2020
Son travail est remarqué et récompensé par des prix prestigieux. En 2016, National Geographic lui décerne le prix du meilleur photographe nature de l'année. En 2020, il devient meilleur photographe sous-marin de l’année.
En 2018, il a réalisé une exposition sur la Promenade des Anglais pour faire découvrir les dauphins, raies et baleines qui nagent en face de la Prom', dans la Grande Bleue.
Déchets plastiques et pollution sonore
Ces multiples plongées l'ont amené à prendre conscience des menaces qui pèsent sur l'environnement. La pollution sonore qui perturbe les mammifères et les déchets plastiques qui menacent tout l'écosystème.
Il remarque que les Galapagos, par la force des choses, sont en avance en matière de recyclage et d'environnement pour protéger une nature encore sauvage.Pendant le tournage, on voit souvent l’impact humain, les répercussions de l’homme sur la nature. Montrer des belles choses c'est une façon de m’engager pour dénoncer ce que je vois en mer. J'utilise l’image pour la défense de l’environnement. Il est temps de passer à l’action, chacun doit changer ses modes de consommation : moins gaspiller, moins utiliser de plastique, plus recycler, consommer local.
Pour lui, la période du confinement a été bénéfique pour la nature mais c'est une période qui n'est pas assez longue :
Il aurait fallu un an de confinement, un cycle de vie complet pour assister à de vrais changements (...) ce qui est malheureux c'est que ça n'a pas servi de leçon, on consomme plus on a envie de profiter plus.
Raie pastenague trainant un ballon de baudruche
Cette semaine, il a participé au tournage de l'émission d'Hugo Clément, "Sur le Front" et il a pris cette photo d'une raie blessée qui a été largement partagée sur les réseaux sociaux : Ce « gros poisson argenté » était en fait une raie pastenague trainant un ballon de baudruche. En observant de plus près, on a constaté que les fils en plastique du ballon étaient emmêlés dans une ligne de pêche, elle-même accrochée à la bouche de la raie par deux hameçons."
"Elle était épuisée et se laissait flotter dans la mer Méditerranée juste sous la surface. Impossible de nager avec ce fardeau. En nous voyant sous l’eau, elle s’est dirigée doucement vers nous, comme pour demander de l’aide, raconte le journaliste Hugo Clément sur son compte Facebook.
Nous l’avons remontée à bord du bateau en faisant attention à son aiguillon qui peut infliger de violentes piqûres. Le capitaine, Jean-Christophe, lui a ensuite retiré les hameçons et le « parachute » de la gueule. La raie, libérée, est repartie à toute vitesse vers les profondeurs."
Face à la mer
Pour l'heure, le photographe a pris ses quartiers d'été à Nice : il prépare son exposition qui aura lieu du 4 août au 10 septembre à la Maison de l'environnement à Nice. Et, toujours face à la mer, il planche sur sa prochaine mission : repartir en Méditerranée pour explorer la partie occidentale entre Nice, l'Italie, la Corse et la Sicile. Enfin, il prépare un livre sur l'apnéiste Pierre Frolla.
Même sur terre, Greg Lecoeur a toujours la tête dans la mer.
Pour suivre ses missions : sur son compte Instagram
Ses 10 dernières années :
- 2011 : Changement de vie
- 2012 : Expédition Tour du Monde sous-marin
- 2013: Photo-reporter
- 2016 : National Geographic Photographe Nature de l’Année
- 2017: Publication livre « Requins : guide de l’interaction »
- 2018 : Exposition pédagogique à ciel ouvert sur la Promenade des Anglais
- 2019 : Expédition Antarctique: Plongée sous-marine à la voile
- 2019 : Adhésion au fonds photographique National Geographic Image Collection
- 2020 : Primé Photographe Sous-Marin de l’Année à Londres
- 2020 : Exposition Festival photo La Gacilly sous le thème « Préserver la biodiversité »