La majorité des députés a rejeté de peu la motion de censure contre le gouvernement, ce lundi soir, quatre jours après l'adoption de la réforme des retraites par 49.3. Sur les 17 députés des Alpes-Maritimes et du Var, 10 ont toutefois voté cette motion portée par le groupe LIOT.
Les oppositions ne sont pas parvenues à faire tomber le gouvernement, lundi. Quatre jours après le déclenchement de l'article 49.3. de la Constitution par la première ministre Elisabeth Borne et son gouvernement à propos de la très controversée réforme des retraites, 278 députés ont voté pour la motion de censure "transpartisane" déposée vendredi par le groupe de députés Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT).
Il en fallait 287 pour que le gouvernement tombe. La réforme est donc adoptée.
Dans les Alpes-Maritimes et le Var, une petite majorité, 10 des 17 députés, a approuvé la motion de censure.
À l'image des 88 députés Rassemblement National (RN) du pays, les représentants du parti de Jordan Bardella dans ces deux départements ont voté le texte.
C'est le cas, dans les Alpes-Maritimes, de Lionel Tivoli (2e circonscription), Alexandra Masson (4e circonscription), Bryan Masson (6e circonscription).
Les autres députés des Alpes-Maritimes ont rejeté la motion de censure contre le gouvernement. Notamment le patron du parti Les Républicains, Eric Ciotti (1re circonscription), qui a travaillé en collaboration avec Elisabeth Borne depuis plusieurs mois. Ciotti, dont la permanence à Nice a été vandalisée dans la nuit de samedi à dimanche, avait déclaré dès jeudi ne pas être favorable à cette motion de censure pour "ne pas rajouter du chaos au chaos".
Il a commenté, dans la soirée, les résultats de ces votes :
Les motions de censure n’ont pas été approuvées. Elles auraient abandonné le pays à une improbable coalition de contradictions.
Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.Twitter.
Les autres élus LR des Alpes-Maritimes ont suivi Ciotti : Christelle D'Intorni (5e circonscription), Eric Pauget (7e circonscription), Alexandra Martin (8e circonscription) et Michèle Tabarot (9e circonscription).
Philippe Pradal, député Horizons de la 3e circonscription (au sein de la majorité) a, lui aussi, logiquement rejeté la motion de censure.
Les RN en force dans le Var
La logique a également été respectée dans le Var, où 7 des 8 députés appartiennent au RN. Le député de Renaissance Yannick Chenevard (1re circonscription) est le seul du département à avoir voté "contre". Laure Lavalette, Stéphane Rambaud, Philippe Lottiaux, Julie Lechantaux, Frank Giletti, Frédéric Bocaletti et Philippe Schreck ont suivi la position de leur chef de groupe, Marine Le Pen, et ont voté la motion.
Laure Lavalette, qui a représenté le RN et défendu la motion de censure de son parti devant les parlementaires, s'est montrée très offensive à l'égard du gouvernement. Elle a dénoncé le "marasme" et "l'enlisement" de l'exécutif sur la réforme des retraites.
Alors chiche, Monsieur Macron ! Allons à la dissolution", a réclamé la députée d'extrême droite, porte-parole de son groupe. "L'égo gouvernemental n'a d'égal que la contestation qu'il provoque contre lui. Vous portez une réforme d'injustice sociale sans commune mesure
Laure Lavalette, élue RN du Var.
En cas de dissolution, "nous reviendrons plus nombreux encore à l'Assemblée nationale pour donner un groupe plus puissant, voire majoritaire à Marine Le Pen ! Plus que jamais, je suis convaincue que nous sommes la véritable alternance, convaincue qu'après vous, ce sera nous !", a assuré Lavalette.
La motion de censure proposée par le RN, qui n'avait aucune chance d'être adoptée, car notamment boudée par les députés de la NUPES et de LIOT, a été largement rejetée : seuls 94 ont voté "pour".