Marche contre l'antisémitisme à Nice : la Licra épingle l'élu Reconquête Philippe Vardon pour son passé

La Licra a déploré la présence de Philippe Vardon, conseiller régional Reconquête, lors de la marche contre l'antisémitisme ce dimanche à Nice. L'association relaie une image sur laquelle il apparait, adolescent, auprès d'un groupe skinhead. L'élu évoque une "erreur" de jeunesse qu'il "regrette".

Deux rassemblements contre l'antisémitisme avaient lieu ce dimanche 12 novembre à Nice, réunissant en tout 5 000 personnes, en marge d'une marche nationale à Paris.

Devant le monument du Centenaire, sur le bord de la promenade des Anglais, des élus régionaux et municipaux de tous bords étaient rassemblés autour du maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, et du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Sud-Est, Jérôme Culioli.

Mais la présence d'un élu local en particulier a fait couler l'encre sur les réseaux sociaux.

Philippe Vardon, conseiller régional provençal et conseiller municipal de Nice, a été membre d'Unité radicale, groupe d'extrême droite dissout en 2002 pour idéologie raciste et antisémite. Il était présent ce dimanche pour marcher contre l'antisémitisme aux côtés des élus de plusieurs partis, et est visible sur plusieurs photos aux côtés de Christian Estrosi.

"Imposture"

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a ainsi épinglé l'élu en partageant sur le réseau X (ex-Twitter) une image datant des années 1990 où Philippe Vardon, adolescent à l'époque, apparait aux côtés d’une personne mimant un salut hitlérien.

L’image est tirée du documentaire Skin or Die, du réalisateur Daniel Schweizer, diffusé par Arte en 1998 et qui s'intéresse à la mouvance d'extrême-droite des skinheads, à laquelle a appartenu Philippe Vardon. Dans une séquence de ce documentaire, on l'aperçoit chanter le morceau « Zyklon Army », composé par un groupe skinhead et qualifié dans la presse de « chant nazi » pour sa référence au zyklon B, le gaz ayant servi dans les camps nazis.

Face à ce passé sulfureux, la Licra évoque une « amnésie volontaire » de Philippe Vardon et une « imposture » à se trouver dans le cortège contre l'antisémitisme. L’image où il apparait avait d'abord été relayée sur les réseaux sociaux par Amine Snoussi, collaborateur parlementaire d’un député La France insoumise.

"J'avais 15 ans"

"Est-ce que c’est une erreur ? Oui. Est-ce que je le regrette ? Oui", répond Philippe Vardon à propos de cette image de sa jeunesse ainsi exposée.

J’avais 15 ans et j’en ai 43. Je suis un père de famille, un élu sans la moindre ambiguïté dans le combat contre l’antisémitisme

Philippe Vardon.

"Il n'y a pas de polémique", affirme-t-il également à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, dénonçant la manœuvre d'un "collaborateur d’un député mélenchoniste" visant à le "salir".

"Est-ce que, hier, quelqu'un s'est dit lors du rassemblement que je n'étais pas à ma place ?", complète l'élu, qui n'a pas rencontré d'opposition lors du rassemblement à Nice.

À Marseille, le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, également membre de Reconquête, a lui été violemment pris à partie par des participants à la marche.

En amont des multiples marches contre l'antisémitisme en France ce dimanche, des polémiques ont enflé sur la participation, ou non, de certains partis politiques, notamment celle du Rassemblement national, dont le fondateur, Jean-Marie Le Pen, a été condamné pour "antisémitisme insidieux" et négation de la Shoah.

À Nice comme à Paris, les élus de La France insoumise n'ont pas participé aux manifestations, invoquant un refus de défiler aux côtés du Rassemblement national sur la question de l'antisémitisme.

Depuis l'attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre, et la riposte armée israélienne qui a suivi à Gaza, les actes antisémites sont en recrudescence en France.

Une quarantaine d'actes ciblant la communauté juive ont été enregistrés dans les Alpes-Maritimes depuis octobre, informent les parquets de Nice et de Grasse.

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