Suite à la grève contre la réforme des retraites organisée notamment ce mardi 31 janvier, les syndicats annoncent deux nouvelles dates dont le samedi 11 février. Mais à cette date, le Carnaval de Nice occupe le centre-ville, sur le parcours traditionnel des manifestations.
Lorsque la date de mobilisation du 11 février a été annoncée, à Nice, une question cruciale s'est imposée : comment cela va bien pouvoir se passer ? Car, ce jour-là à 14h30, tout un corso s'élancera dans les rues du centre-ville, le premier de l'édition 2023 du Carnaval de Nice. L'un des plus grands carnavals au monde défilera avec ses 16 chars, qui plus est, il s'agira de la grande parade des 150 ans de l'événement.
Tout cela sous les yeux ébahis de nombreux spectateurs. Près de 10 000 à chaque défilé.
Manifestants et carnavaliers, tous ensemble
Ce mardi 31 janvier, les manifestants étaient déjà un peu à l'endroit place Masséna, près des infrastructures du Carnaval en cours de montage.
"On ne peut pas en rester à une simple journée de mobilisation"
Selon l’Union départementale CGT 06, les manifestants étaient 25 000 à Nice, comptage relayé par le syndicat Force ouvrière. "Du jamais vu" d'après les partenaires sociaux.
Stéphane Mollet, représentant de la CFDT Transports des Alpes-Maritimes, constate que le conflit s'intensifie : " La participation historique dans tout le département me conforte dans cette mobilisation".
Hier, on était encore plus nombreux, on avait plus de points de rendez-vous, on a affrété plus de bus, malgré la difficulté pour se rendre dans les différents lieux de rencontre
Stéphane Mollet, CFDT Transports 06
Alors quid du parcours de la future manifestation ? Car si on regarde le parcours de la précédente manifestation, il ne peut pas être reproduit à l'identique, la place Masséna sera réservée aux festivités.
11 février, le début des vacances scolaires
La date correspond également au départ en vacances de la zone B, celle de l'académie de Nice. Pour Olivier Gaumet secrétaire général CGT Cheminots, "l’idée, c’est de vite se cadrer et de se donner rendez-vous pour savoir quelles modalités pour travailler en convergence avec les autres fédérations".
Ce n’est pas nous qui avons décidé du timing de la réforme des retraites.
Olivier Gaumet, secrétaire général CGT Cheminots
Pour information, lorsqu'une manifestation est déclarée à la mairie ou à la préfecture, les autorités, c'est-à-dire le maire ou le préfet, peuvent décider de l'interdire, s'ils estiment que "la manifestation projetée est de nature à troubler l'ordre public", elle est alors interdite par un arrêté transmis immédiatement aux signataires de la déclaration.
Si cela est du fait du maire, "il transmet, dans les 24 heures, la déclaration au préfet de département, et y joint, éventuellement, une copie de son arrêté d'interdiction."
La contestation d'une interdiction s'effectue par le biais d'un référé-injonction adressée au juge des référés, permettant l'examen du recours en moins de 48 heures.
Quel parcours ? Où démarrer ? Passer par la rue Lépante ? S'arrêter où ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Les syndicats, de leur côté, réfléchissent à une autre organisation que celle du 31 janvier. Leur inquiétude se porte également sur les difficultés d'acheminement des manifestants avec les problèmes que posent la présence du Carnaval. Difficultés déjà déplorées lors du dernier rassemblement. Sans Carnaval. D'autant plus, que les transports seront très fortement perturbés.
Quant à la ville de Nice, en réponse à nos sollicitations, nous indique s'en remettre à la Préfecture.
Réponse de la Préfecture ce jeudi :
Cette dernière nous a fait part de son avis par mail ce jeudi 2 février :
"À l'annonce de l'appel national à manifester les 7 et 11 février, la préfecture s'est dès hier matin rapprochée des membres de l'intersyndicale du département.
Le préfet a demandé aux organisateurs de prendre en compte les contraintes de circulation et de sécurisation de la manifestation intersyndicale et des festivités du carnaval dont l'ouverture interviendra le samedi 11 février après-midi.
Ces derniers partagent ces préoccupations et ont indiqué que l'horaire, le lieu du rassemblement et le parcours de la manifestation en cours de préparation par les organisateurs prendront en compte ces impératifs et feront l'objet d'une concertation avec les services de l'État et de la ville de Nice de façon à préserver la sécurité de ces deux rassemblements."
Affaire à suivre.