"Madame Pedoya n'a pas été chargée de l'enquête". Jean-Michel Prêtre a défendu lundi 6 mai sa gestion de l'enquête sur les circonstances dans lesquelles Geneviève Legay, une manifestante de 73 ans a été blessée le 23 mars lors d'une charge de la police.
Deux juges d'instruction ont été désignés pour enquêter et la police des polices (IGPN) a été saisie.Mais aux premières heures de l'enquête, les premiers policiers à enquêter ont été ceux du "groupe d'appui judiciaire", a rappelé lundi le procureur Jean-Michel Prêtre lors de son point presse mensuel. Il s'agit d'une unité dont "c'est le boulot" d'être "mobilisé en cas d'urgence pour les premières constatations", a justifié le procureur de la République de Nice, qui avait été vertement critiqué pour avoir saisi cette unité dépendant administrativement d'Hélène Pedoya, la compagne du commissaire Rabah Souchi, qui a ordonné la charge sur le terrain.
"L'IGPN est saisie lorsqu'il y a la mise en cause de la responsabilité de fonctionnaires de police, et ce n'était pas du tout le cadre de l'enquête initialement", a-t-il rappelé.
"Contrairement à ce que certains ont dit, (la compagne de M. Souchi) n'a pas été saisie de cette enquête (...) ni personnellement, ni même indirectement", a-t-il aussi assuré.
Mediapart révèle que la commissaire Hélène Pedoya était sur le terrain lors des manifestations du 23 mars, durant lesquelles Geneviève Legay a été grièvement blessée
Le magistrat a aussi rappelé qu'il était interdit pour un policier de cumuler des tâches de maintien de l'ordre, comme c'était le cas pour Hélène Pedoya le 23 mars, et d'investigations, rejetant de nouvelles accusations portées lundi par Mediapart, qui assure qu'elle a elle-même participé au maintien de l'ordre dans le périmètre où Mme Legay a été blessée, puis rendu compte au procureur de l'avancement de l'enquête."Je ne vais pas faire de polémique avec un média. Ils écrivent ce qu'ils écrivent, à chacun de se faire sa religion", a évacué Jean-Michel Prêtre, qui a par ailleurs confirmé avoir été reçu par le procureur général d'Aix-en-Provence Robert Gelli, comme la Chancellerie l'avait demandé après sa première mise en cause: "On me demande des compte, j'en rends, ce n'est pas à moi de communiquer là-dessus".
"Les juges d'instruction sont libres de mettre en cause qui ils veulent", et pas du tout obligés de se limiter au seul policier qui a poussé Geneviève Legay, a aussi pointé le magistrat, en réponse aux avocats de la militante blessée, qui ont récemment réclamé une enquête sur toute la chaîne de commandement du 23 mars 2019.