Ce mardi soir, le train de nuit Paris-Nice est resté bloqué à quai pendant deux heures : la SNCF s’était emmêlée les pinceaux dans le calendrier des grèves, supprimant le train, avec un jour d'avance sur le mouvement social.
20h51 : en Gare d’Austerlitz, les passagers viennent de prendre place dans le train de nuit Paris-Nice, certains sur des sièges assis, d’autres déjà allongés dans les wagons-couchettes. Le train doit partir mais il reste à quai.
Après plusieurs minutes d’attente, une voix dans le micro annonce « un retard indéterminé ». Quelques minutes, qui deviennent une demi-heure, puis une heure… « On nous explique qu’il manque un document de sécurité, sans lequel le train ne peut pas partir » raconte Chloé, une passagère du train.
la réforme des retraites, mais il a été supprimé par erreur… un jour trop tôt !
En allant discuter avec un contrôleur SNCF présent dans le train, elle obtient l’explication de ce retard, pour le moins ubuesque : la SNCF s’est mélangée les pinceaux dans le calendrier de grève. Le train devait être supprimé ce mercredi soir, veille d’une nouvelle journée sociale contreAlors, s’engage une course contre-la-montre pour « supprimer cette suppression » : il faut « racheter des sillons » auprès de SNCF Réseau. Qu'est-ce qu'un sillon ? Un « sillon » se définit, comme le précise le site de la SNCF, comme la capacité d’infrastructure nécessaire pour faire circuler un train sur un trajet donné, à un horaire donné. On peut le comparer au couloir aérien, qui est l’itinéraire que doit suivre un avion pour rallier un aéroport depuis un autre.
Il faut aussi, dans le cas présent, s’assurer auprès de chaque région des conditions de sécurité sur les voies, avant d’autoriser le train à circuler.
Une démarche finalement effectuée en un temps record : « seulement » deux heures de retard avant le départ du train. « Mais le collègue à l’origine de la bourde risque de passer un sale quart d’heure » confiera le contrôleur à Chloé.
Ce mercredi après-midi, la SNCF mobilités a fait savoir à la rédaction de France 3 Côte d'Azur "qu'elle n'avait pas de précisions supplémentaires à apporter."
Au final, le train arrivera à destination avec 1h30 de retard, avec la promesse d'une indemnisation financière. Et sans grande protestation, les passagers profitant malgré tout du paysage à couper le souffle entre Saint-Raphaël et Nice, le long de la fameuse Corniche d'or qui fêtait hier ses 120 ans !