Ce lundi 12 décembre, le président de la cour d'assises a donné la parole aux accusés une dernière fois avant la fin du procès de l'attentat de Nice. Six accusés sur les sept présents se sont exprimés.
Les débats du procès de l'attentat de Nice ont été clos ce lundi 12 décembre dans la matinée par le président de la cour d'assises spécialement composée. Avant de se retirer avec les quatre autres membres de la cour, Laurent Raviot a donné la possibilité aux accusés de s'exprimer une dernière fois.
Ramzi Arefa a adressé sa "dernière pensée" aux parties civiles. Il a souhaité "courage aux victimes". "J’étais coupable d’avoir vendu une arme sans avoir réfléchi et depuis, ça fait plus de six ans que je n'arrête pas d’y réfléchir", a-t-il rappelé. Il est accusé d'association de malfaiteurs terroriste (AMT) et encourt la prison à perpétuité. Toutefois, le mardi 6 décembre, le parquet général a demandé à la cour de retirer l'aspect "terroriste" de ses charges et a requis une peine de 15 ans de prison contre lui.
Artan Henaj, accusé lui aussi d'avoir vendu l'arme au terroriste, a répété qu'il était "désolé".
J’exprime mon désespoir pour toutes les victimes et les familles qui ont perdu leurs enfants, leurs proches et les autres parties des victimes qui ont été traumatisées.
Artan Henaj, accusé au procès
Avant de remercier ses avocats et les interprètes qui ont fait la traduction entre le français et l'albanais tout au long du procès, il a déclaré : "j’ai confiance en la justice française pour me donner la condamnation que je mérite". Le parquet a requis 10 ans de prison contre lui et une interdiction de territoire français.
Enkeledja Zace, son ex-compagne contre qui la même peine a été requise, a dit qu'elle espérait emprunter un "bon chemin" dorénavant.
"Mon sort est dans vos mains"
Endri Elezi, s'est lui aussi dit "désolé pour les victimes et leurs familles". Il a assuré qu'il avait "écouté attentivement leur paroles et leurs douleurs". "Je comprends vraiment leur douleur comme si c'était pour mes proches et ma famille parce que j’ai aussi perdu des proches", a-t-il ajouté maladroitement. Il a conclu par ces mots : "J’aimerais demander pardon pour ce que j’ai fait et j’ai confiance en votre justice. Mon sort est dans vos mains."
Maksim Celaj, qui risque la même peine que lui, a lui aussi demandé "pardon à la cour pour l’erreur que j’ai commise". Il est accusé d'avoir acquis, détenu et transporté une kalashnikov jusque chez Artan Henaj. Le parquet a demandé deux ans de prison et une interdiction de territoire français pour ces deux Albanais.
Le dernier à prendre la parole était Mohamed Ghraieb, accusé d'association de malfaiteurs terroriste, qui risque jusqu'à 20 ans de prison. Le parquet a requis 15 ans d'emprisonnement contre lui. Il a souhaité "réaffirmer son innocence" : "Je n’ai rien à voir avec ce qu'il s'est passé, je ne suis pas terroriste". "Les parties civiles et les victimes, je leur souhaite de se reconstruire et de trouver la paix", a-t-il ajouté. Chokri Chafroud, aussi accusé d'AMT, n'a pas souhaité prendre la parole.
Le président a indiqué que le verdict serait prononcé mardi 13 décembre à partir de 17 heures.