José Orsini est restaurateur à Nice. Malgré la fermeture forcée de son établissement, il garde un peu d'humour pour proposer sur les réseaux sociaux la carte de ses plats à emporter. Après avoir simulé une traversée à la rame, il vient de s'enterrer vivant !
Installé sur les quais de Nice depuis 21 ans, José Orsini, ce fils de restaurateurs niçois, a toujours baigné dans la cuisine.
Après avoir travaillé chez Alain Ducasse, puis au "Palais Maeterlinck" au Cap de Nice durant 7 ans, et effectué un passage dans les cuisines du premier Ministre Edouard Balladur. Il a ouvert son "Bistrot du port".
Son coup d'éclat aujourd'hui n'est pas gastronomique mais plus médiatique et concerne aussi un premier Ministre. José Orsini a voulu avec un humour noir exposer son menu de plats à emporter cette première semaine de février par une vidéo cuisinée à sa sauce. Goût piquant.
Sous de la terre fraiche, dans un cercueil, une croix faite avec ses écumoires plantée sur lui, il détaille les petits plats mijotés pour ses clients :
On est toujours là... Monsieur "Juan Castex" veut nous enterrer mais les restaurateurs sont encore là, on se bat, on se bat pour se sauver... Voici le menu de la semaine...
Et de conclure : "je ne retournerai pas sous terre les amis, on restera dehors et tous ensemble !"
Sur la page Facebook du restaurant, ses clients s'en amusent et réagissent avec humour ou tristesse :
"Enterré sous de la truffe râpée ! De plus en plus fada !"
"Si c’est pas malheureux !!!! Courage tenez bon"
"C est drôle et pas drôle.... vous me faites rire mais on vous soutient tellement"
Il y a quelques jours, José avait déjà, avec une mise en scène maison, dans un petit bateau gonflable, détaillé son menu en ces mots :
Bonjour Monsieur "Juan Castex", cela fait trois mois que les restaurateurs rament et sont toujours dans la tempête... On se bat... Mais on continue à vous annoncer le menu !
Pour lui, si ces vidéos sont un petit mot de "délire" dans le quotidien, elles sont aussi une parenthèse. Sur les 7 personnes travaillant habituellement dans le bistro, il ne reste que le chef aux fourneaux. Les 6 employés sont tous au chômage. "C'est eux qui sont les plus à plaindre, pas moi. Vous savez, depuis le 27 octobre, les petits plats à emporter couvrent les faux frais. Quand à la fin du mois on enlève factures, loyer et tout, il ne reste que les barquettes pour vivre".
En mars dernier, suite à la demande par le premier Ministre le 14 février de faire fermer tous les bars et restaurants de France dès minuit, le restaurateur niçois, avait décidé de faire don de sa marchandise au plus démunis. Les petites vidéos ont commencé à ce moment, quand les caméras se sont braquées sur son établissement.C'est devenu "un rituel, mais cela n'a rien à voir avec la vie sociale que l'on a dans mon métier."
Je ne crache pas dans la soupe non plus. Il faut le reconnaitre, les aides de l'Etat sont conséquentes maintenant, on se dit qu'elles permettront de rouvrir un jour... Mais quand ? C'est vraiment le seul reproche que je fais au gouvernement, c'est de ne pas nous donner de perspective, donner une date.
Il y a quelques jours, un autre restaurateur de Nice avait lui agité l'actualité locale en ouvrant son établissement, bravant ainsi l'interdiction. Pour Christophe Wilson ce patron, ouvrir son restaurant était un acte de "résistance".