Ce lundi 13 février, la baie de Villefranche-sur-Mer a accueilli la 119e édition du combat naval fleuri. Une longue tradition qui mélange, sur la Méditerranée, parade de pointus et bataille de fleurs.
Ciel dégagé sur la grande bleue ce 13 février. Le décor est planté pour perpétuer une tradition qui a vu le jour en 1902, celle du combat naval fleuri.
C'est à 14 heures que le coup d'envoi de cette tradition plus que séculaire a été donné au port de la Santé.
Plus d'une vingtaine de pointus - ces petits bateaux de pêche typiquement méditerranéens -, ont donné rendez-vous à des centaines de spectateurs venus les voir évoluer.
Les bateaux sont largement parés de fleurs. Il faut compter près d'une tonne de mimosa, et quelque 40.000 oeillets pour achever de décorer cette flottille colorée.
Les oeillets étaient d'ailleurs largement cultivée sur les hauteurs de Villefranche-sur-Mer jusqu'en 1956 lorsqu'un hiver rigoureux a eu raison de cette plante ornementale.
Un patrimoine encore à flot
Pour les passionnés des bateaux de bois qui sont traditionnellement dévolues à la pêche, c'est l'occasion, le temps d'une journée, de parader au coeur de cette armada atypique. Mais point question ici d'envoyer par le fond ces embarcations.
Le combat naval fleuri consiste à lancer depuis les bateaux, vers les spectateurs, la totalité des fleurs embarquées.
Pour Joël Carrillo, en tenue marinière et coiffé d'un chapeau de batelier, c'est aussi l'occasion d'entretenir un patrimoine, voire un folklore : "On perpétue la tradition toujours de la même manière. On fleurit les bateaux, on crée les motifs, et puis on s'amuse."
Une réponse au Carnaval de Nice
C'est en 1902 que le président du Syndicat d'initiatives de la commune décide de s'inspirer fortement du Carnaval de Nice pour offrir au public un évènement sur les eaux de la Méditerranée. Un mélange de corso et de bataille de fleurs nait alors à Villefranche-sur-Mer. La Marine nationale ne tarde pas à participer à cette nouvelle manifestation, tout comme le roi des Belges, Léopold II, qui parraine la première édition alors qu'il réside pour une partie de l'hiver dans sa demeure villefranchoise.
Le succès se trouve rapidement au rendez-vous, et très vite, un 1908, ce sont 40 barques et quelque 15.000 visiteurs qui viennent apprécier ces joutes marines d'un nouveau style qui vont finir par s'inscrire dans l'histoire de la ville.