4 questions sur la location sauvage de jet ski après la disparition de Missa sur l'étang de Berre

Un homme de 23 ans est mort après avoir loué un jet ski à un loueur sauvage sur l'étang de Berre. Comme lui, de nombreux clients passent par ces locations illicites, qui se maintiennent malgré les protestations des moniteurs agréés et les actions des autorités.

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Le corps de Missa, 23 ans, a été retrouvé ce mardi 8 août, après que le jeune homme a disparu lors d'une sortie en jet ski au large de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) jeudi 3 août. L'engin qu'il conduisait avait été loué en dehors de tout cadre légal.

France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur vous explique ce phénomène de location illicite.

Pourquoi les clients passent par des loueurs sans licence ?

Malgré le danger, certains choisissent des loueurs sans encadrement légal. Pour Nacer Hamdany, membre d'une compagnie de location nautique sur l'étang, ce sont surtout des raisons financières qui poussent les touristes à prendre le risque : "les loueurs sauvages peuvent se permettre d'avoir des prix ultra-attractifs, parce qu'il n'y a pas de moniteur pour encadrer les clients, ni d'assurance".

Autres raisons possibles, le bridage des engins. Pour les clients sans permis, les véhicules sont bridés à 100 chevaux, explique Isabelle Brignogne, monitrice dans une entreprise de location sur l'étang de Berre.

Mais dans le cas de location sans cadre légal, les loueurs n'hésitent pas à fournir des machines surpuissantes, et donc plus dangereuses pour les pilotes débutants.

Est-ce que c'est un phénomène fréquent ?

Difficile de quantifier ces loueurs sauvages, puisqu'ils passent souvent par les réseaux sociaux. Cependant, sur l'étang de Berre, la présence de leurs clients sans permis est fréquemment remarquée par les moniteurs installés légalement. "On les repère tout de suite, il suffit de leur poser quelques questions techniques et ils ne savent pas y répondre. J'ai déjà vu un pilote qui portait le mauvais gilet de sauvetage, c'était un équipement de wakeboard", se rappelle Isabelle Bigorgne.

Et cela entraîne aussi des tensions avec les sociétés disposant d'une licence. La monitrice a plusieurs fois menacé d'appeler les forces de l'ordre après avoir repéré des jets skis conduit sans licence. "Une fois, une personne a voulu me frapper. On défend notre passion, notre travail, mais j'ai l'impression de devoir faire la police".

Que font les autorités pour lutter contre le phénomène ?

Si c'est le premier drame de ce genre dans l'étang de Berre, les locations sauvages, elles, sont récurrentes. Les autorités ont donc interdit les points de mise à l'eau en 2021, pour empêcher les départs de jet ski sans licence, mais selon Roland Mouren, le maire de Châteauneuf-les-Martigues, les contrevenants réussissent à passer à travers les mailles du filet.

De plus, d'après lui, les loueurs ayant fourni le jet ski à Missa sont déjà passés devant la justice pour avoir loué des engins sans cadre légal. Ils ont été placés en garde à vue, mais ils ont fait savoir sur les réseaux qu'ils comptaient reprendre leur activité dès que possible.

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Christian Danna, Président du syndicat national des activités nautiques. ©Elise Regaud FTV

Les bases nautiques sont extrêmement contrôlées que cela soit pour l'encadrement ou la location avec permis bateau. Les loueurs sauvages font ce qu'ils veulent.

Christian Danna, Président du syndicat national des activités nautiques.

Que risquent le loueur et le conducteur ?

Pour ce type d'activité, c'est le Code des transports qui s'applique. Le loueur dans l'illégalité peut être condamné à trois mois d'emprisonnement et de 3 750 € d'amende. Le conducteur également.

Ces peines sont portées à six mois d'emprisonnement et à 4 500 € d'amende s'il s'agit d'un bateau à passagers ou d'un bateau transportant des matières dangereuses.

Tout conducteur coupable de ce délit encourt également la peine complémentaire de suspension, pour une durée ne pouvant excéder trois ans, de son titre de conduite ou, le cas échéant, de son certificat de qualification. 
Le bateau (ou jet) au moyen duquel ce délit a été commis peut, en outre, être immobilisé, pour une durée ne pouvant excéder trois mois, dans un lieu et dans des conditions de garde fixés par le juge prononçant la peine principale.

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