Les activistes écologistes interpellés et placées en garde à vue mardi pour une action menée contre une cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air en décembre 2022 ont été remis en liberté.
Aucune des 17 personnes interpellées n'a été présentée à un juge d'instruction pour une éventuelle mise en examen, mais deux seront convoquées ultérieurement devant le magistrat instructeur, a indiqué ce vendredi 23 juin le parquet d'Aix-en-Provence. Ces gardes à vue faisaient suite à un important coup de filet opéré dans le milieu écologiste en pleine polémique autour de la prochaine dissolution du mouvement Les Soulèvements de la Terre.
L'enquête est menée par des juges d'instruction d'Aix-en-Provence pour "dégradation en bande organisée par moyen dangereux", "dégradation en réunion" et "association de malfaiteurs". Huit premières gardes à vue avaient été levées jeudi matin et les dernières l'ont été vendredi, a précisé le parquet.
14 activistes avaient été interpellés et placés en garde à vue, mardi 20 juin, dans le cadre de l'enquête ouverte sur une action menée en décembre 2022 contre une cimenterie Lafarge de Provence basée à Bouc-Bel-Air à proximité d'Aix-en-Provence.
Parmi les interpellés figuraient notamment un militant d'Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) employé à la ville de Marseille, dont le parti écologiste avait dénoncé l'interpellation, et un photojournaliste qui effectuait un travail documentaire au long cours sur le collectif SLT.
Sur fond des manifestations contre les mégabassines
Quelques heures après ces interpellations, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé qu'il présenterait dès le lendemain en conseil des ministres le décret de dissolution de SLT, procédure engagée fin mars après les violents affrontements entre gendarmes et opposants aux retenues d'eau de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dont le ministre avait imputé la responsabilité au mouvement, qualifiant certains des militants "d'écoterroristes".
La dissolution de SLT a de fait été prononcée mercredi, une décision immédiatement contestée devant la justice administrative par les avocats du groupement et vivement critiquée à gauche et par les écologistes.
En décembre dernier, SLT avait apporté son soutien au "désarmement", selon le terme des activistes, de la cimenterie de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), sans toutefois revendiquer cette action spectaculaire.
Avec AFP