Affaire du "frigo de Falco" : cinq ans d'inéligibilité de nouveau requis au procès de l'ancien maire de Toulon

Ce mardi 26 mars, l'avocate générale de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a requis une confirmation des peines prononcées en première instance, soit cinq ans d'inéligibilité.

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Dans le procès en appel d'Hubert Falco devant la cour d'Aix-en-Provence, l'avocate générale Régine Roux, a requis trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité ce mardi 26 mars contre l'ancien maire de Toulon. C’est une confirmation des peines déjà prononcées en première instance.

Repas et pressings réglés avec l'argent public

Le 14 avril 2023, Hubert Falco avait été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille pour recel de détournement de fonds publics à trois ans d'emprisonnement avec sursis, la confiscation de 55.000 euros qui avaient été saisis et surtout une inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire, c'est-à-dire applicable immédiatement. C'est l’affaire dite du "Frigo". Il lui est reproché d'avoir continué à déjeuner gratuitement durant des années à la cafétéria du conseil départemental du Var, alors qu'il n'en était plus président depuis plus de dix ans, et d'avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing aux frais du contribuable.

Une déléguée UNSA est à l'origine de la dénonciation des faits : " c'est un hommage pour tous les fonctionnaires de ce département qui ont demandé à leurs syndicalistes de dénoncer ces faits", explique maître Jorge Mendes, avocat UNSA Territoriaux Conseil départemental du Var. "L'avocate générale leur dit, vous avez raison, ces pratiques semblent illégales. Elle demande une condamnation sur ces pratiques-là. Ces fonctionnaires qui ont subi ces faits pendant 20 ans et qui ont dénoncé ces faits, ont bien fait de le faire".

Certains repas étaient même préparés pour les soirs et les week-ends pour l'ancien maire et son épouse, employée au Conseil départemental. C'est l'ex-responsable des cuisines du département qui a révélé l'affaire, il s'est suicidé une quinzaine de jours plus tard sur sa terrasse dans les hauteurs de Toulon. Les ingrédients étaient achetés sur le budget du conseil départemental, ils étaient stockés dans un frigidaire dédié, d'où le nom de ce dossier : "le frigo de Falco".

Au total, ces repas auraient coûté au moins 64 000 euros au contribuable entre 2015 et 2018, soit 1 500 euros par mois, selon les informations révélées par les enquêteurs auprès de nos confrères de l'AFP.

"Je n'ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemental"

Lundi, il avait reconnu "une faute", expliquant qu'il n'avait pas sur le moment compris que c'était illégal, car pour lui "la dépense publique pour le citoyen est la même" que s'il avait mangé à la mairie.

"Je n'ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemental quand je montais pour y travailler", avait expliqué à la barre, à l'époque, Hubert Falco.

"Quand Monsieur Falco a dit qu'il regrette, le fait de ne pas avoir conscience des conséquences pénales ne peut le décharger de sa responsabilité. Il savait qu'il profitait de choses qui ne pouvaient plus lui être attribuées", a insisté l'avocate générale.

J'espère un jugement qui soit moins violent

Hubet Falco, ancien maire de Toulon

à France 3 Provence-Alpes

Son co-prévenu, Marc Giraud, proche de Falco et président du département du Var au moment des faits reprochés, était lui absent au procès pour raisons de santé. L'avocate générale a aussi réclamé pour lui les mêmes peines qu'à Marseille, pour détournement de fonds publics, c'est-à-dire deux ans d'emprisonnement avec sursis, 15.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

" J'espère un jugement qui soit moins violent, moins démesuré, que le premier jugement avec ce que j'ai avoué d'avoir fait", a expliqué Hubert Falco à notre journaliste Jean-François Giorgetti sur place.

La décision de la cour d'appel est mise en délibéré au 14 mai prochain.

Parallèlement, Hubert Falco est aussi soupçonné d'avoir bénéficié d'un marché public entre le conseil départemental et une entreprise de pressing pour laver son linge personnel, plusieurs années après avoir quitté son poste de président du département du Var.

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