Une enquête a été ouverte pour viol et tentative de viol sur le territoire d'Aix-en-Provence. Un homme suspecté de viol sur une joggeuse est recherché par la SIPJ de Marseille et la direction de la criminalité territoriale. L'individu aurait aussi tenté d'agresser une mère de famille. La victime a accepté de nous livrer son témoignage.
L'inquiétude grandit à Aix-en-Provence. Le 8 novembre, en fin d'après-midi, alors qu'elle fait son footing, une jeune femme est poussée dans un fossé sous le pont de l'arc. Elle dit avoir été violée.
Le profil de son agresseur correspondrait à l'homme qui aurait tenté d'agresser sexuellement la semaine dernière une mère de famille, sur le territoire d'Aix-en-Provence. La victime, très affectée, a accepté de témoigner.
"J'ai vu ma vie défiler"
Ce mercredi 20 novembre, il est 22h15 lorsque cette mère de quatre enfants, s'apprête, comme chaque soir, à promener son animal de compagnie. "J'ai sorti mon chien sans méfiance parce que c'est un quartier où j'habite depuis plus de trente-cinq ans".
Tandis qu'elle est au téléphone avec son compagnon, un individu l'empoigne par l'arrière," j'ai senti derrière moi quelqu'un qui m'entrelaçait comme s'il allait m'égorger. Il me tenait fermement avec quelque chose de froid sur ma joue en me disant : "reste là, reste là..." avec un accent des pays de l'Est. J'ai vu ma vie défiler. Je me suis dit : "c'est la fin !". J'ai lâché le téléphone et j'ai crié !", raconte-t-elle.
La mère de famille, âgée de 46 ans, parvient un court instant à s'échapper, "quand j'ai réussi à m'extirper, il m'a rattrapée par la culotte et le bas de mon tee-shirt ; il m'a alors tirée à plusieurs reprises vers lui."
L'agression est violente. Elle lui occasionne de multiples blessures sur tout le corps,"j'ai eu un coup de couteau sur la joue, une lacération au cou, des lésions au niveau des parties intimes. Et le stress a généré d'importantes contractures musculaires. Je ne pouvais pratiquement plus bouger".
"Je ne sais pas comment j'ai fait pour rentrer chez moi".
À partir de là, elle dit avoir "un trou noir", ne se souvenir de rien. En état de choc, elle ignore comment elle est parvenue à regagner son domicile. Ce qu'elle relate par la suite, c'est ce que ses filles lui ont rapporté, "il paraît que j'avais le visage plein de sang. Je voulais m'arracher la peau du visage, je retirais mes vêtements, je ne voulais pas que l'on me touche. Je pleurais, je sanglotais, je tremblais énormément, j'avais extrêmement froid", explique-t-elle.
C'est en plein cœur du quartier des Marsouins, à l'ouest d'Aix-en-Provence, que la tentative de viol a eu lieu. "J'habite dans ce quartier depuis plus de 35 ans. Je connais beaucoup de monde. Le soir, il y a des jeunes, des enfants qui jouent. C'est un quartier plutôt calme où il ne se passe pas grand-chose. Personne n'a peur de sortir. Ici, quand quelqu'un tombe, on l'aide à se relever. C'est la mentalité de ce quartier".
Témoigner pour alerter
Victime de tentative de viol, la mère de famille veut adresser un message. "Si je témoigne aujourd'hui c'est pour éviter que cela arrive à d'autres femmes, à d'autres jeunes filles. Je veux leur dire de faire attention, de ne pas rester seules dans un endroit sombre la nuit. Je pense que l'on n'est pas assez vigilantes. On se dit que ce genre de choses ne pourra pas nous arriver." (elle pleure).
Des spécificités morphologiques similaires
Une information judiciaire est ouverte pour la première victime, violée le 8 novembre alors qu'elle faisait son footing sur un chemin du territoire d'Aix-en-Provence.
Les deux femmes décrivent des spécificités morphologiques similaires concernant leur agresseur. Interrogé, Jean-Luc Blachon, procureur de la République du tribunal judiciaire d'Aix, déclare que "tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier et interpeller l'auteur de ces deux faits".
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