La commission européenne vient de l'annoncer ce mercredi. Le sel de Camargue vient d'obtenir son indication géographique protégée (IGP). Une grande nouvelle pour les producteurs de sel de la région qui se battent depuis 2012 pour faire reconnaître ce label sur leur produit.
La Commission européenne a approuvé ce mercredi 31 janvier, l'inscription au registre des indications géographiques protégées (IGP) du "Sel de Camargue"/"Fleur de sel de Camargue", un sel de l'aire géographique située en Petite Camargue.
C'est quoi une indication géographique protégée (IGP) ?
L’indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP repose sur la notion de savoir-faire. Elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale, mais aussi internationale.
La France 🇫🇷 compte une nouvelle Indication géographique protégée ✔️
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) January 31, 2024
Nous avons aujourd'hui approuvé l'ajout du Sel de Camargue / Fleur de Sel de Camargue au registre européen des IGP.
L'aire protégée comprend 4 communes du Gard & des Bouches-du-Rhône ↓https://t.co/OehCluXLZV
Cette nouvelle dénomination pour la fleur de sel et le sel de Camargue viendra s'ajouter à la liste des 1 686 produits agricoles déjà protégés.
Qu'est-ce que cela change pour le sel de Camargue ?
La Camargue commercialise sa fleur de sel depuis les années 90. Chaque année, elle est récoltée à la main de la mi-juillet à la fin août. La réputation du sel et de la fleur de sel de Camargue n'est plus à faire, mais avec une IGP, elle sera mieux protégée tout comme son origine. 500 tonnes de fleur de sel sont récoltées chaque été à Aigues-Mortes aux Salins du Midi. Avec cette IGP, les producteurs vont pouvoir l'apposer sur les boîtes et sera un gage supplémentaire de qualité surtout pour l'export. Le "Sel de Camargue" et la "Fleur de sel de Camargue" sont des sels marins, issus de l'évaporation naturelle de l'eau de mer, et cristallisant uniquement sous l'action du soleil et du vent. Aucun traitement, autre que le séchage, n'est autorisé.
Qu'est-ce qui fait la particularité du sel de Camargue ?
Le "Sel de Camargue" et la "Fleur de sel de Camargue" sont exclusivement produits en Petite Camargue. Depuis le Moyen Âge, grâce à ses étés bien marqués et ses vents de nord et nord-ouest, le climat méditerranéen de cette zone favorise à la cristallisation du sel et aux méthodes de récolte spécifiques.
"En effet, l'aire géographique, située en climat Méditerranéen, bénéficie d'un fort ensoleillement et de fortes chaleurs estivales, ce qui favorise une production de sel abondante, explique le site de la Commission européenne. La nature des sols sablonneux sur lesquels circule l'eau de mer et le renouvellement fréquent de ces eaux permettent d'obtenir des saumures contenant très peu d'insolubles, d'où la couleur blanche du sel et de la fleur de sel de Camargue. Cette couleur blanche est une caractéristique de ces produits."
Pourquoi les producteurs de sel de l'Atlantique contestent l'IGP du sel de Camargue ?
En 2012, La compagnie des Salins du Midi avait déposé un dossier pour que la "Fleur de sel de Camargue" obtienne une IGP. C'était sans compter sur une bataille juridique qui a opposé les producteurs de sel de Provence et ceux de l'Atlantique au sujet des différents labels. Entre les rivaux, la guerre commerciale dure depuis plus de 20 ans et elle n'est sans doute pas terminée. Les producteurs avaient gagné en 2020 devant le conseil d'État, le droit de déposer le dossier de demande d'IGP auprès de l'Europe après une énième bataille juridique.
Le point d'achoppement réside sur la façon de récolter le sel : Les sauniers de l'Atlantique estiment en effet que la fleur de sel récoltée en Camargue est une fleur de sel industrielle, les Salins du Midi produisant du sel en très grande quantité pour d'autres usages, que ce soit pour l'alimentaire, la chimie ou encore le déneigement.
Cette nouvelle dénomination viendra s'ajouter à la liste des 1 686 produits agricoles déjà protégés