L'auteur Pierre Stambul, porte parole du Collectif Palestine en Résistances et de l'Union juive française pour la paix accuse le gouvernement français d'invisibiliser la parole des Palestiniens, dans le conflit avec Israël.
Pierre Stambul est vent debout contre les interdictions de manifestations en soutien à la cause palestinienne. En tant que porte-parole du Collectif Palestine en Résistances, il a vu cette semaine à Marseille le rassemblement du mardi 10 octobre être interdit par la préfecture de police.
Plus tard, il a aussi observé le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio (RN) ainsi que la préfecture, demander l'annulation d'une conférence donnée par Mariam Abou Daqqa à Martigues, ce vendredi 13 octobre à 18h. L'événement est maintenu pour l'instant par la mairie martégale, qui prête ses locaux au collectif pour la venue de la militante palestinienne.
Pierre Stambul s'exprime également en tant que porte parole de l'Union juive française pour la paix, organisation qui milite pour la "fin de l’apartheid israélien qui fait de la population palestinienne des citoyens de seconde zone".
Alors que Gérald Darmanin a ordonné ce jeudi l'interdiction de toute manifestation propalestienne, le militant a répondu aux questions de France 3 Provence-Alpes.
France 3 Provence-Alpes : Comment réagissez-vous aux demandes d'interdiction de la conférence de Mariam Abou Daqqa à Martigues, militante membre d'une organisation classée terroriste par l'Union Européenne ?
Pierre Stambul : Je ne suis pas étonné que des fascistes [il fait référence au Rassemblement National] demandent l'interdiction de sa venue. Ça prouve une fois de plus que de tout temps, ils sont racistes et contre les peuples opprimés. Quand je me suis rendu à Gaza chez elle en 2016, j'ai vu comment Mariam Abou Daqqa était traitée comme une héroïne à Gaza. Elle se bat sur place contre le patriarcat et l'apartheid israélienne.
Quel est votre point de vue sur le traitement de la cause palestinienne dans le débat public en France ?
Quand je vois que l'Assemblée nationale et les préfets sont également opposés aux interventions de Mariam Abou Daqqa, j'ai le sentiment que le gouvernement veut interdire toute parole palestinienne. On accuse ce peuple de tout, alors qu'ils ne sont que les victimes des conséquences de l'apartheid israélienne. J'ai été sur place en 2016, et j'ai vu deux millions de personnes enfermées, qui aujourd'hui se retrouvent sans eau ni électricité.
Quel regard portez-vous sur la recrudescence du conflit, depuis les attaques du Hamas sur Israël le samedi 7 octobre ?
Mon père était résistant dans le "Groupe Manouchian" [mouvement armé de résistance] pendant la Seconde Guerre mondiale. Il m'a dit en ce qui concerne ses actes de l'époque : "On savait que si on combattait on était condamnés à mort, et on savait que si on ne combattait pas on était condamnés à mort aussi. Alors on a choisi les armes." Les Palestiniens vivent sans espoir aujourd'hui.