La militante palestinienne Mariam Abou Daqqa a été interdite d'accès à l'Assemblée nationale. Elle donnera une conférence à Martigues, vendredi 13 octobre à 18h, pour évoquer ses combats malgré les appels à l'interdiction du Rassemblement National et de la Préfecture des Bouches-du-Rhône.
Sa première tournée en France est en train de couper court. La militante palestinienne Mariam Abou Daqqa devait donner des conférences dans la France entière au mois d'octobre, organisées avant la recrudescence du conflit israélo-palestinien. L'Assemblée nationale a depuis pris les devants, lundi 9 octobre 2023, en interdisant l'entrée à la militante invitée par le groupe de la France Insoumise.
Vendredi 13 octobre, à 18h, la Palestinienne donnera à Martigues une conférence sur ses combats. Celle-ci est maintenue à l'heure actuelle, malgré les appels du député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio (RN) et de la préfecture à une nouvelle interdiction. Dans ce cas-là, la décision n'appartient qu'à la mairie qui prête ses locaux de la Maison du Tourisme pour l'occasion. Pour l'instant, le Collectif Palestine en Résistances a confirmé à France 3 Provence-Alpes qu'aucune interdiction ni annulation n'a été prononcée. Qui est cette militante qui divise le débat public ?
Elle est membre d'une organisation classée terroriste par l'Union Européenne
C'est l'argument principal retenu par Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale dans un communiqué publié le 9 octobre 2023 : "Mme Abou Daqqa est membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l’Union Européenne. Cette organisation s’est rendue coupable de nombreux attentats contre des civils qui ont provoqué la mort de dizaine d’innocents." Ce parti politique, également représenté par trois élus au conseil législatif palestinien, a commis de nombreux attentats contre des civils israélisens depuis sa fondation en 1967.
Elle défend la cause féministe à Gaza
Au-delà de la cause palestinienne, Mariam Abou Daqqa est l'une des leaders de la cause féministe dans la Bande de Gaza. Elle est présidente du conseil d'administration de la "Palestinian Development Woman Studies Association". Ce collectif né en 2006 apporte un soutien administratif et moral aux femmes palestiniennes avec le soutien d'Oxfam, confédération internationale de citoyens contre la pauvreté. L'association palestinienne a pour slogan : "notre société ne peut être libérée si les femmes ne sont pas libérées."
Elle est docteure en philosophie
Dans la continuité de son combat féministe, Mariam Abou Daqqa a déclaré à Gaza Stories : "La première étape de l'émancipation de la femme : c'est la science et l'apprentissage. Ils te permettent de travailler, et le travail te donne l'opportunité d'intégrer la vie politique." C'est la voie qu'elle a suivie en obtenant un doctorat de philosophie, en Bulgarie, avec pour thème de recherche "l'émancipation de la femme et les coutumes des cultures arabes."
Elle appelle à la libération de Georges Ibrahim Abdallah
C'est l'objet du rassemblement interdit à Martigues, ce jeudi 12 octobre à 12h. La CGT et le Collectif Palestine en Résistances avaient invité Mariam Abou Daqqa à les rejoindre pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Ce dernier est un Libanais condamné à la prison à perpétuité en France depuis 1984, pour complicité dans l'assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris. La Ligue des droits de l'homme a appelé à sa libération le 10 juillet 2023, à la suite d'une nouvelle demande de libération conditionnelle de son avocat. Depuis 1999, il est libérable sous condition selon la loi française. Mais il est toujours en prison, alors que le tribunal de l’application des peines s’est prononcé favorable à sa libération à deux reprises.