Témoignages. "C'était l'enfer" : bouchons incessants, camions en plein village, les routes secondaires saturées à cause des blocages des agriculteurs en colère

Publié le Écrit par Margaid Quioc
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Le blocage des principaux axes routiers de la région oblige les poids lourds à se rabattre sur des routes secondaires, pas adaptées à un trafic intense.

Un défilé incessant de camions. Lundi 29 janvier, les habitants du centre-ville de Sainte-Cécile-les-Vignes, à 20 kilomètres d'Orange ont dû composer avec le bruit et les pots d'échappement. En cause, le mouvement des agriculteurs et la fermeture des deux axes principaux du Vaucluse : la Nationale 7 et l'autoroute A7. Dans cette commune, comme dans d'autres de Provence, les blocages force les poids lourds à emprunter les routes secondaires, occasionant des nuisances pour les habitants.

Panneaux arrachés et fontaine endommagée

La départementale 976, qui traverse la petite commune de 2600 habitants, est devenu l'axe privilégié par les transporteurs pour relier de département de la Drôme et l'enclave des Papes à Avignon. Créant des bouchons monstres. "À 18 heures, avec les retours du travail, c'était l'enfer" confie une habitante. 

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La départementale 976, qui traverse la petite commune de Sainte-Cécile-les-Vignes, 2600 habitants, est devenu l'axe privilégié par les transporteurs pour relier de département de la Drôme et l'enclave des Papes à Avignon. Créant des bouchons monstres. ©F. Poret /FTV

Le cœur de la commune n'est en effet pas adapté au passage de poids lourds. "Nous avons des petits carrefours, les camions ne peuvent pas se croiser", confirme un agent de la police municipale.

La réouverture de la nationale 7 a relâché la pression sur le secteur. Mais plus au sud, à la frontière avec les Bouches-du-Rhône, la situation empire. Le pont de Bonpas, un des rares points de passage qui permet de traverser le Rhône, est fermé.

"Tout est saturé", constate un membre de la police municipale de Noves, dans les Bouches-du-Rhône.  "L'accès au centre-ville est normalement interdit aux véhicules de plus de 19 tonnes... Mais ils n'ont pas le choix". Le passage des poids lourds a occasionné des dommages : panneaux arrachés et fontaine endommagée. "Le passage répété de camions de 40 tonnes fait s'affaisser la chaussée, composée à certains endroits de pierres posées sur du sable. L'autre jour, une femme est tombée dans une ornière."

Une heure et demie pour un trajet de dix minutes

Le secteur d'Aix-en-Provence est un autre point noir de la circulation. Anahita Arjmandi est fleuriste et habite à Luynes. Pour se rendre dans son magasin situé dans le quartier de Célony à Aix-en-Provence, elle a patienté une heure et demie dans les bouchons "pour un trajet qui me prend normalement dix minutes."

Pour éviter les blocages, son GPS la fait passer par le chemin de Rapine, une petite route qui serpente entre les villas avec piscine. Depuis trois jours, elle est complètement saturée... Au grand dam des riverains.

"Il y a une portion de 50 mètres où deux véhicules ne peuvent pas se croiser. Et c'est chacun pour soi, ceux qui montent ne veulent pas laisser passer ceux qui descendent et vice-versa... et ça bouchonne", s'agace un habitant du quartier.

"Pourquoi la police ne vient pas mettre de l'ordre?"

Lui-même dit être resté une heure bloqué dans son véhicule en tentant de sortir de chez lui. "Je dois me faire opérer de la cataracte. Pour aller à la clinique, je n'ai pas le choix. Je vais marcher 750 mètres jusqu'à la départementale et un ami vient me chercher. Pourquoi la police municipale ne vient pas mettre de l'ordre et faire la circulation ?"

La priorité est donnée aux axes où passent les transports en commun, répond la ville d'Aix-en-Provence. La police municipale est également mobilisée pour sécuriser les points de blocages. Alors pour les automobilistes, une seule solution : prendre son mal en patience.

Malgré les perturbations, la majorité des personnes que nous avons contactées disent soutenir le mouvement de colère des agriculteurs.

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