Depuis de nombreuses années, les pêcheurs de la Côte Bleue travaillent main dans la main avec le Parc Marin pour préserver les espèces qui vivent sur cette aire protégée, créé en 1983. Le parc a même reçu un label international, il y a 4 ans, pour cette collaboration exemplaire avec les pêcheurs.
Le parc marin de la Côte Bleue a été créé il y a 40 ans. Sa vocation, protéger le patrimoine naturel marin des 28 kilomètres de côtes allant de l'Anse des Laurons à la pointe de Corbières à l'Est. Dans ce but, deux réserves marines protégées ont été créées à Carry-le-Rouet et une autre plus grande à Cap-Couronne.
L'autre principal objectif du parc est aussi de participer à une meilleure gestion des ressources de pêche. Pour se faire, le parc a dû apprendre à tisser une relation avec les pêcheurs de la Côte Bleue.
Un partenariat exemplaire
Et ce partenariat entre ces différents acteurs à tout d'un exemple. Pourtant, lors de la création du parc, ce n'était pas gagné. Hervé, qui a l'habitude de pêcher du thon ou de l'espadon sur la Côte Bleue raconte : " je me souviens au départ certains pêcheurs étaient assez réticents, car ils avaient un peu peur que les interdictions pour pêcher soient trop importantes ".
Mais les pêcheurs se sont très vite rendus compte des avantages. Des populations de poissons plus nombreuses et plus grosses se sont formées, comme les espèces peuvent se reproduire et évoluer en toute tranquillité. Hervé a même vu le nombre de daurades augmenter.
Quand on remonte les filets, ça arrive qu'on pêche des petits mérous de 500 ou 600 grammes et on les relâche.
Hervé, pêcheur
Chacun y trouve son compte. Et les pêcheurs ont appris les bons réflexes pour préserver la ressource halieutique. " Quand on remonte les filets, ça arrive qu'on pêche des petits mérous de 500 ou 600 grammes et on les relâche. On a compris qu'il fallait faire ce genre de chose pour pouvoir avoir une souche de poissons sédentaire, pour avoir une taille convenable, pour que notre métier dure dans le temps et que les générations futures puissent bénéficier de nos efforts", confiait le pêcheur à Virginie Danger et Sylvie Garat, journalistes à France 3. Leurs filets sont aussi moins longs pour éviter de trop abîmer les fonds marins, et le maillage est plus resserré.
Encourager les futurs pêcheurs
Ce lien de confiance et cette entente avec le parc s'est faite au fur et à mesure des années, grâce à un important dialogue avec les prud'homies de Marseille et de Martigues, qui sont en fait des communautés de patrons pêcheurs. C'est en concertation avec ces hommes de la mer que les zones de réserves protégées ont au départ été décidées.
William Tillet est premier Prud'homme de Martigues et il forme les nouveaux patrons pêcheurs et les encourage à travailler avec les gestionnaires du parc. "Le système marche. C'est important de transmettre cette collaboration aux jeunes. C'est un pari faisable et réalisable, de pêcher tout en respectant l'écologie et tout ce qui va avec", explique t-il.
Le système marche. C'est important de transmettre cette collaboration aux jeunes.
William Tillet
Comme les pêcheurs sont tout le temps en mer, ils font aussi part de leurs observations ou d'anomalies et n'hésitent pas à les signaler au parc, qui de son côté fait des recherches et étudie les espèces aquatiques. Un partenariat gagnant-gagnant, qui a d'ailleurs été récompensé. Le parc marin de la Côte Bleue a reçu un label international, il y a quatre ans de cela qui atteste de sa gestion collaborative entre ces différents acteurs.