Le Syndicat des travailleurs corses (STC) des compagnies maritimes Corsica Linea et La Méridionale ont empêché ce vendredi matin l'accostage à Ajaccio d'un navire de leur concurrente Corsica Ferries qu'ils accusaient de transporter des renforts policiers sur l'île, ce que démentaient les autorités. A 14h, les passagers ont pu débarquer.
Le ferry, qui devait débarquer à 7H en provenance du port de Toulon, est resté à l'arrêt dans le golfe d'Ajaccio, à une centaine de mètres du quai avec à son bord "plus de 250 personnes dont une dizaine de membres des forces de l'ordre", avait indiqué Pierre Mattei, PDG de la Corsica Ferries, précisant que c'était la fin des vacances scolaires en Corse et qu'il y avait donc bon nombre de personnes rentrant de congés dans ce ferry.
A 14h, le bateau a pu accoster et les passagers ont pu débarquer avec près de 7h de retard.
Au petit matin, à l'arrivée du navire, une chaloupe de sauvetage avec des membres du STC à bord "l'empêchait d'accoster" avec également des personnes à quai, a précisé Alain Mosconi, représentant STC de la Corsica Linea.
A bord du bateau, Mejdi Hamdi, travaillant pour la société Sigma Industries, à La Ciotat, patientait avec les autres passagers.
Il a vu la barque de sauvetage du STC, les fumigènes. Depuis 7h, il est dans l'attente.
"Les personnels du bateau, même eux ne savent pas". Les passagers se sont regroupés à l'espace restauration. Le déjeuner du midi va être offert, en attendant de pouvoir débarquer.
Après discussion avec la préfecture, le STC marins de Corsica Linea et la Méridionale ont accepté de faire descendre uniquement les passagers à bord, pas les gendarmes.
Solidarité avec Yvan Colonna
Le STC des deux compagnies avait appelé jeudi soir dans un communiqué "l'ensemble de (s)es sympathisants, adhérents et militants à se mobiliser largement" pour "entraver le débarquement de troupes répressives sur l'île" et "exprimer sa solidarité" avec Yvan Colonna et sa famille.
Une cinquantaine de membres du STC étaient présents sur le port pour l'opération. Alain Mosconi a déclaré à l'AFP que le navire "n'accostera pas", accusant sans la nommer Corsica Ferries de "faire une opération commerciale" en transportant des membres des forces de l'ordre.
Le préfet dément le transport d'effectif de maintien de l'ordre
"Le préfet regrette ce mouvement de revendication puisque le transport en question concerne des véhicules de gendarmerie dans le cadre d'un transport logistique régulier, sans effectif de renfort ou matériel de maintien de l'ordre dans le bateau", a indiqué à l'AFP la préfecture, précisant qu'il n'y avait que cinq véhicules avec leur conducteur.
Interrogé sur le nombre de forces de l'ordre à bord, le syndicaliste a répondu "n'en avoir aucune idée précise mais il y en a et quand bien même il n'y aurait qu'une personne, ça serait une personne de trop".
Des manifestations ont eu lieu en Corse après l'agression mercredi par un codétenu du militant indépendantiste Yvan Colonna, dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) où il purgeait une peine pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.