La cérémonie du Grand Prix des maires RMC, qui récompense des élus aux projets innovants se déroule ce mardi 21 novembre. Parmi les nommés, le maire d'Istres François Bernardini. Ce dernier, déjà condamné pour abus de confiance, fait toujours l'objet d'une enquête du Parquet National Financier.
Accusé d'un côté, distingué de l'autre. François Bernardini (DVG) est nommé dans la catégorie Numérique et Services, du Grand Prix des Maires RMC/BFM, alors qu'il est empêtré dans plusieurs affaires notamment de corruption et de prise illégale d’intérêt.
Une application permettant de connecter les habitants
Ce prix récompense les élus qui ont développé des projets innovants pour améliorer la qualité des vie de leurs administrés. Dans le cas du maire d'Istres, il s'agit, d'après BFM-TV d'une application permettant de connecter les habitants, où qu'ils soient. Le prix sera décerné mardi 21 novembre dans la soirée, mais déjà cette nommination peut sembler cocasse.
Corruption, favoritisme, emploi fictif : le parquet national financier charge le système istréen
— JM Leforestier (@jmleforestier) November 21, 2023
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En effet, François Bernardini est peut-être plus connu pour ses démélées avec la justice que pour ses applications numériques. Déjà condamné en 2002 pour abus de confiance, l'élu avait écopé de 18 mois de prison avec sursis, 60.980 euros d'amende et cinq ans d’inéligibilité.
Il reprend les rennes de la municipalité à partir de 2008, et de les lâche plus depuis. Et pendant ce temps, la cour régionale des comptes et le Parquet National Financier (PNF) continuent d'enquêter sur sa gestion de la ville.
Visé par 13 dossiers
En juillet 2022, Marsactu avait eu accès à la synthèse de l'enquête du PNF démarrée en 2017 : trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, corruption, le maire d'Istres pourrait être renvoyé devant la justice pour 13 dossiers.
On le soupçonne notamment de s'être entendu avec deux entrepreneurs locaux, Philippe Cambon et Paulo Dias, dans le cadre de l'attribution de marchés publics sur la commune. Douze de ses proches sont également cités dans la synthèse.
Félicité d'un côté, épinglé de l'autre, le maire d'Istres n'est pas encore fixé sur son sort. Le PNF pourrait classer l'affaire sans suite, ou décider de le renvoyer devant le tribunal correctionnel de Paris.