Attaque du fourgon dans l'Eure : fin du mouvement de blocage dans les prisons

Ce vendredi 17 mai, trois des quatre organisations syndicales ont des surveillants pénitentiaires ont appelé à lever le mouvement de blocage des prisons. Cette grève avait débuté mercredi 15 mai à la suite de l'attaque d'un fourgon dans l'Eure où deux agents ont trouvé la mort.

"FO Justice annonce l'arrêt de la mobilisation après avoir reçu un avis favorable des personnels pénitentiaires sur le relevé de décisions ministériel. Cette journée ne sonnera malheureusement pas comme une victoire, tant nos pensées vont particulièrement à nos collègues disparus et blessés, ainsi qu'à leurs familles. Ne les oublions jamais !", a réagi Jessy Zagary, délégué FO justice en Paca.

Les syndicats FO Justice, CGT Pénitentiaire et SPS ont accepté de signer le "relevé de décision" proposé par la Chancellerie ce 17 mai. L'UFAP-UNSA Justice a de son côté indiqué "suspendre" plutôt que lever le mouvement, "afin de consulter" sa base. Dans un communiqué, elle a promis de transmettre "la réponse du terrain" mardi matin.

Levée des blocages

"Nous appelons (...) à lever les mouvements dans l'ensemble des établissements en France", a déclaré à la presse le secrétaire général de FO Justice Emmanuel Baudin, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion au ministère de la Justice. Le syndicaliste a noté des "avancées importantes" permettant aux agents de travailler dans de "meilleures" conditions de sécurité et espérer ainsi "ne plus jamais revivre un tel drame". Les engagements du gouvernement lors de la réunion de vendredi sont "quasi identiques" aux revendications formulées par les syndicats jeudi, s'est-il félicité.

Le point sur les revendications

Les "avancées" obtenues portent notamment sur l'armement des surveillants, sur la sécurisation et le renouvellement de leurs véhicules, qui seront "plus puissants", mais aussi sur la limitation des transferts de détenus vers les hôpitaux ou les tribunaux, grâce au développement des auditions en visioconférence par les juges, a détaillé le syndicaliste. Ces points avaient déjà été évoqués mercredi par le gouvernement lors d'une première réunion, mais l'intersyndicale avait malgré tout appelé à la poursuite du mouvement, car elle estimait que ces engagements étaient trop "conditionnels". Cette fois, les représentants des agents estiment avoir obtenu des "garanties", a commenté Samuel Gauthier, de la CGT Pénitentiaire, qui a loué l'"engagement sincère du garde des Sceaux" Eric Dupond-Moretti.

La situation était tendue dans les prisons

Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi 14mai au matin dans un guet-apens au péage d'Incarville (Eure) qui a permis l'évasion d'un détenu multirécidiviste, les agents pénitentiaires avaient entamé le lendemain un mouvement de blocage des établissements pour "maintenir la pression" sur le gouvernement. Un peu partout en France, ce mouvement a entraîné pendant trois jours des perturbations sur le fonctionnement de la justice, avec notamment le report ou l'interruption de procès, lorsque les prévenus ou accusés ne pouvaient être extraits de leur cellule pour comparaître.

Pas de nourriture, pas de médicaments, pas de promenades… Des détenus d'une prison de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur dénonçaient des "droits bafoués" et des conditions de vie devenues "insupportables". Des conditions engendrées par le blocage massif de l'institution pénitentiaire après l'attaque du fourgon dans l'Eure qui a causé la mort de deux agents.

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