Les touristes seront nombreux dans la cité phocéenne entre septembre et octobre pour assister aux différents événements internationaux. Leur arrivée va de pair avec la flambée des prix des chambres d'hôtels.
Il sera compliqué de se loger en septembre sur Marseille pour des séjours de quelques jours. Entre la Coupe du monde de rugby, la venue du pape et la Foire internationale de Marseille, les places dans les hôtels, auberges de jeunesse ou locations de courte durée sont rares. Et celles qui restent affichent des prix exorbitants.
Avec la forte demande, les prix des nuitées ont augmenté. Une étude a été réalisée par Liwango.fr, outil d'analyse de locations saisonnières, et Liwango, comparateur de locations de vacances, et publiée mardi 5 septembre. Elle révèle qu'à Marseille, les prix des locations de courte durée ont augmenté en moyenne de 38 % pendant toute la période de la coupe du monde de rugby.
Des prix multipliés par 9 dans certains hôtels
Une gestionnaire d'un service de conciergerie qui travaille essentiellement avec des locations Airbnb explique à France 3 Provence-Alpes que l'agence a augmenté jusqu'à quatre fois le prix initial de certains appartements.
"Plus les logements sont proches du stade Vélodrome, plus les prix ont été revus à la hausse."
Une gestionnaire d'un service de conciergerieà France 3 Provence-Alpes
Dans certains hôtels, le prix a été multiplié parfois par neuf. C'est le cas, par exemple, à l'hôtel Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement de Marseille. Le propriétaire, Jérôme Mercier, nous confirme que ses chambres sont passées de 100 euros la nuit à 900 euros pour le match opposant l'Angleterre à l'Argentine, le 9 septembre.
"On surveille ce que font les confrères dans le quartier."
Jérôme Mercier, hôtelierà France 3 Provence-Alpes
Et si les prix sont en hausse dans toute la cité phocéenne, c'est aussi parce que chaque établissement s'adapte à ce que son voisin applique. "On a des logiciels spécialisés qui aspirent les prix des confrères, qui nous font un traitement et qui nous permettent de voir ce qu'il se passe au niveau de l'environnement tarifaire", décrypte Jérôme Mercier.
"Pourquoi je régulerais mes prix ?"
Pour Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille, en charge du tourisme durable, cette flambée des prix a des conséquences négatives sur les autres branches du tourisme. "Si vous louez une chambre plus chère que d'habitude, vous allez mettre moins d'argent autre part, donc moins dans la restauration", analyse-t-il.
L'élu considère que cet excès n'est profitable à personne. "Il ne faut pas décevoir la clientèle d'arrière-saison. Puisque quand il n'y a pas de grands événements, c'est celle-là qui vient en vacances ici."
Il souhaite que le tourisme se développe sur l'ensemble de l'année. L'adjoint appelle donc le secteur de l'hôtellerie à réfléchir à la modération des prix.
Une demande peu compréhensible pour Samuel Toulack, en charge de la stratégie tarifaire d'une auberge de jeunesse marseillaise, The People, dans le 2e arrondissement. "Si j'ai de la demande, pourquoi je régulerais mes prix ? Ceux qui veulent se rendre à ces événements devront payer plus cher", tranche-t-il.
Une Coupe du monde attractive
Marseille accueillera beaucoup de visiteurs entre septembre et début octobre. Du 22 au 23 septembre, il y aura la venue du pape François. La Foire internationale de Marseille se tiendra, elle, du 22 septembre au 2 octobre. Mais c'est surtout la Coupe du monde de rugby, du 9 septembre au 15 octobre à Marseille qui tient une belle part dans l'économie touristique de Marseille.
La venue du pape ne rapportera pas autant aux hôtels. "Le match Angleterre-Argentine, qui est relativement explosif, on est sur un niveau tarifaire multiplié par neuf. Tandis que pour la venue du pape, le niveau des prix est multiplié par un et demi, voire deux", détaille Jérôme Mercier.
Pour l'adjoint au maire, Laurent Lhardit, si les rencontres méditerranéennes, organisées entre le 17 et 24 septembre, incluant la venue du pape, ne font pas profiter pleinement aux hôteliers, c'est notamment parce que la tradition du diocèse est "l'hébergement chez les habitants par les autres catholiques".
Des réservations au complet
Au vu de la tenue de ces événements, les logements ont tous été pris d'assaut. "Ils ont déjà tous été presque réservés depuis l'année dernière", affirme une gestionnaire de conciergerie. Elle rassure, toutefois, les retardataires, il reste encore quelques appartements disponibles. Samuel Toulack confirme qu'il y a "peu d'hébergements pour la demande sur Marseille".
À titre de comparaison, d'après les données de la mairie, il y a 24 000 locations saisonnières à Marseille. Insuffisant pour une telle demande, surtout en comparaison avec Paris intra-muros qui en compte 80 000, soit plus de trois fois plus.