Crise à l'OM : trois questions qui restent en suspens après la prise de parole de Pablo Longoria

Le président de l'Olympique de Marseille est sorti du silence. En plein remous depuis la réunion à couteaux tirés de lundi, Pablo Longoria s'est exprimé dans un long entretien au journal La Provence. Qu'a-t-on appris ? Quelles informations demeurent inconnues ?

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Le feuilleton continue. Trois jours après la réunion houleuse entre la direction du club et les groupes de supporters, Le président de l'OM a décidé de donner sa version des faits et surtout ce qu'il a sur le cœur. Il revient sur les menaces de chantages, les pressions exercées à l'intérieur et à l'extérieur du club et la situation actuelle. Alors partira, partira pas ? 

Question 1 : Pablo Longoria va-t-il partir ?

Sur la vidéo de nos confrères de La Provence, le Président de l'Olympique de Marseille apparaît fatigué, marqué, psychologiquement et physiquement. Les traits tirés, les cheveux en bataille, la voix et le ton sont graves.

"Je n'ai pas proposé ma démission à Franck McCourt", affirme le président à nos confrères. Mais il confirme que "dans ces conditions, il est très difficile d'avoir un projet et impossible de travailler." Pablo Longoria l'assure, il a "un mandat donné par le propriétaire et le conseil de surveillance. Je dois assumer mes responsabilités."

Au lendemain d’une réunion mouvementée avec les représentants de supporters de l’Olympique de Marseille, la direction du club a décidé mardi de se mettre en retrait afin d’étudier ses options.

Alors que l'OM est à Amsterdam et affronte l'Ajax en Ligue Europa, Pablo Longoria est resté à Marseille.

"Je ne serai pas au prochain match, ce qui est en train de se passer est trop important pour l'avenir du club, a-t-il déclaré. Je ne peux pas travailler dans les conditions actuelles. La question n'est pas de savoir comment l'équipe va faire demain. Mais il faut réfléchir tous ensemble pour savoir comment l'équipe peut fonctionner 10 ans dans la normalité".

Tous les supporters ne réclament pas la tête de Pablo Longoria, et ils le font savoir, d'abord sur les réseaux sociaux avec le mot dièse #zeroualdemission lancé ce mardi qui totalise 4 137 tweets et fait l'objet de nombreux commentaires de supporters mécontents.

Toujours ce mardi 19 septembre, un fidèle supporter de l'Olympique de Marseille a lancé une pétition a été lancée pour soutenir à Pablo Longoria. Ce jeudi matin à 11h30 elle avait recueilli 45.822 signatures.

 Marcelino, lui, l'entraîneur a quitté le club.

Ce jeudi, Franck McCourt a réaffirmé son soutien à son président dans un communiqué:

"Face à cette situation, je soutiens fermement Pablo Longoria et nous nous efforçons de déterminer la meilleure marche à suivre pour le club et les membres de son équipe. Soutenir le Directoire, le personnel et les joueurs de l'OM, qui sont les garants du succès continu de notre club, est et restera ma priorité absolue. Ce soutien implique la garantie de leur sécurité et d'une atmosphère saine, propice à la victoire". 

Question 2 : Que s'est-il vraiment passé pendant la fameuse réunion ?

Pablo Longoria semble marqué par la réunion de lundi soir.

"Mon objectif était d'adresser un message pour qu'on aille ensemble dans la même direction, être positif. Je m'étais préparé aux critiques, mais je restais optimiste quant à l'avenir. J'ai pu parler deux minutes, puis on m'a coupé et ça a dérapé très vite" explique-t-il.

"On nous a dit : 'démissionnez tous les quatre, sinon c'est la guerre'. Les limites ont été dépassées". Expliquant avoir été "choqué" par ces "menaces". Et n'avoir plus pu parler par la suite.

À l’issue de cette réunion courte mais houleuse, l'OM a publié un communiqué pour donner sa position sur cette situation.

"Le Directoire de l'OM ne peut accepter les menaces personnelles. Ses membres ne peuvent tolérer des attaques individuelles et toute forme de diffamation publique infondée. Une relation basée sur l'intimidation ne peut garantir les conditions minimales acceptables pour que le Directoire du club puisse continuer à s’investir pour la transformation de l'OM".

Une version contredite par l'un des chefs de groupe de supporters présents, Rachid Zeroual des South Winners qui a répondu à L'agence France Presse (AFP).

"À aucun moment nous n'avons proféré des menaces de mort ni demandé la démission de Marcelino" assurent mercredi à l'AFP les dirigeants de deux clubs de supporters de l'Olympique de Marseille, les South Winners et les Dodger's. "Nous voulons rencontrer l'actionnaire principal qui est Frank McCourt: il faut qu'il vienne au plus rapide pour écouter ce qu'on a à lui dire", réclame désormais Rachid Zeroual, à la tête des South Winners (7.200 abonnés).

Rachid Zeroual raconte avoir lui seul "soulevé certains problèmes" que des parents lui ont rapportés sur le centre de formation et lui seul évoqué la démission mais sans la demander du président Pablo Longoria et ses trois principaux collaborateurs.

"On posait des questions et on n’avait pas de réponse donc c'est vrai que je leur ai dit: si c'est vrai et que vous ne nous donnez pas de réponse, moi je demande votre démission, parce que c'est beaucoup plus grave. Si c'est du harcèlement psychologique sur les enfants et les parents, vous devriez démissionner, dégager du club comme on le dit à la marseillaise", rapporte-t-il depuis leur local situé dans un des quartiers les plus pauvres d'Europe de la 2e ville de France.

Question 3 : Quelle est la puissance de l'emprise des clubs de supporters sur le club ?

Des crises, dans son histoire, l'OM en a connu, celle-ci fait quand même partie des plus dues.

La valse des directeurs, entraîneurs et joueurs est loin d'être une nouveauté à l'OM.

Depuis les années 1980 et l'ère Tapie, les supporters ont pris plus de poids. Ce dernier leur a délégué la gestion des abonnements en virage.

En 2000, l'OM frôle la relégation en D2, et voit passer 5 entraîneurs en une seule saison.

En 2012, Didier Deschamps, le seul entraîneur ayant remporté des titres depuis 1993, est en conflit ouvert avec José Anigo, directeur sportif du club et proche du groupe de supporters des South Winners. Ce groupe se mettra en grève lors du quart de finale de la Ligue des champions et la pression populaire pousse Deschamps à la démission.

En 2021, plusieurs centaines de supporters ont manifesté leur colère devant les grilles de la Commanderie en lançant des fumigènes et pétards. Quelques-uns ont même réussi à pénétrer brièvement dans l'enceinte. La personne visée était Jacques-Henry Eyraud, alors président et la direction dans son ensemble. Le président quittera ses fonctions ensuite.

Et donc ce dernier épisode en date de lundi qui a mis le feu aux poudres.

Dans son entretien Pablo Longoria n'hésite pas à dire que des pressions, il en subit depuis son arrivée, mais que cela n'avait jamais été si loin. Il revient aussi sur l'affaire Tudor :

"Ce qu'Igor a subi, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi. Il s'est retrouvé dans un club où tout le monde était contre lui : à l'intérieur et à l'extérieur. Beaucoup de monde s'organisait pour faire monter la tension contre lui. Des gens ont appelé Jorge Sampaoli pour revenir, d'autres ont demandé de donner le pouvoir aux joueurs. Il y a eu des appels aux groupes de supporters pour faire partir le coach. Quand je suis rentré à Marseille, je sentais que la présaison ressemblait à la 37e journée du championnat, où tu joues ta vie. Ça, ce n'est pas normal."

Et il termine sur une phrase de Tudor qui résume le climat malsain du club, c'était après le match face à Reims et les sifflets du public.

"Igor m'a dit : "Je ne vais pas vous déranger, si je ne suis pas la bonne personne pour ce club, je pars, vous ne me donnez rien, je ne veux pas vous mettre en danger. C'est un très grand club mais ces situations le rendent trop petit". Je l'ai défendu à mort. La saison s'est passée et on a commencé à changer plein de choses."

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