Un policier soupçonné d'avoir commis des violences à l'encontre d'un homme de 36 ans, Otman, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire ce mercredi.
Le policier du service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) avait été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête judiciaire pour "violences en réunion avec arme entraînant une incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours par personne dépositaire de l'autorité publique", "abus d'autorité pour faire échec à l'exécution de la loi" et "menace ou acte d'intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas déposer plainte ou à se rétracter", avait détaillé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, mercredi à l'AFP, confirmant l'information du quotidien Libération.
Son placement sous contrôle judiciaire, a été confirmé par l'avocate du policier à France 3 Provence-Alpes, à partir d'une information de La Provence.
La seule chose qui m'importe est de savoir s'il est interdit d'exercer ou pas, en attendant je ne ferai aucun commentaire
a réagi Me Nicolas Chambardon, l'avocat de la victime, à l'AFP.
C'est la quatrième enquête pour violences policières ouverte dans le cadre des émeutes début juillet à Marseille, qui avaient suivi la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans, tué lors d'un contrôle routier à Nanterre.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, Otman, 36 ans, aurait été frappé par plusieurs policiers, alors qu'il sortait d'un tabac pillé. Il a été secouru par des témoins après avoir perdu connaissance. Hospitalisé à la Timone, il présentait plusieurs blessures au visage.
Aucune charge n'a été retenue contre lui à la suite des émeutes.
Des enregistrements à charge pour le policier
Le site en ligne Marsactu a révélé des enregistrements tendant à prouver que le policier mis en cause aurait tenté d'intimider Otman. Ce dernier a témoigné sur Franceinfo ce 30 août.
Je pensais que j'allais être interpellé parce que j'avais fait une bêtise. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé pour moi. On dirait qu'ils voulaient se faire justice eux-mêmes. Quand je suis sorti du tabac, j'ai pris directement un coup de matraque sur la tête. On m'a éclaté par terre. J'ai senti des coups, des coups de pied. Puis trou noir.
Otman.Franceinfo, ce 30 août.
Otman a porté plainte le 19 juillet à l'encontre de ce policier, qu'il connaissait déjà, admettant avoir un lourd passé judiciaire.
Les émeutes de juillet à Marseille ont déclenché quatre enquêtes pour des faits de violences policières, dont trois pour des faits qui se sont produits dans la nuit du 1er au 2 juillet.
Outre les coups reçus par Otman, la mort de Mohamed Bendriss, 27 ans, les blessures de son cousin Abdelkarim Y., 22 ans, éborgné après un tir de LBD, et celles d'Hedi, qui a eu le crâne amputé, devront être élucidés par l'IGPN.