Pour faire face au pillage des commerces, des aides ont été accordées par la Ville, la région, la métropole, mais aussi l'État. Pour l'instant, 12 millions d'euros ont été annoncés.
Après cinq nuits de violences et pillages, l'heure est aux comptes. En plusieurs jours, une centaine de magasins dans le centre-ville de Marseille ont été pillés par des casseurs après la mort de Nahel. La CCI estime à environ 100 millions les indemnisations des magasins saccagés, un montant confirmé par Jean-Luc Chauvin au micro de BFM TV. SI le montant est important, c'est en particulier à cause de la destruction du supermarché Aldi des Flamants, situé dans le 14e arrondissement de Marseille, et du vol d'une quarantaine de voitures chez un concessionnaire.
Selon lui, à peu près 400 commerces ont été touchés dans la cité phocéenne, dans le centre-ville et en dehors de celui-ci. France 3 Provence-Alpes fait le point sur plusieurs aides ont été débloquées par la Ville, la Métropole et la Région.
Un fonds de soutien de 10 millions d'euros crée par la Métropole et la Région
Pour venir en aide aux commerces sinistrés, Renaud Muselier, président de la Région Paca, annonce la création d'un fonds de soutien à hauteur de 10 millions d'euros. La Métropole Aix-Marseille-Provence, la Chambre de Commerce et d’Industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) des Bouches-du-Rhône se joignent à la Région Sud pour le financement de cette aide exceptionnelle.
Dans ce cadre-là, une aide immédiate sera attribuée à tous les magasins vandalisés. Il suffit d'appeler le 04-91-39-34-79 ou d'envoyer un mail à urgence-entreprise@cciamp.com pour commencer les démarches.
Une enveloppe de 2 millions d'euros débloquée par la Ville
La ville de Marseille a annoncé, samedi, mobiliser une aide financière exceptionnelle de deux millions d'euros.
"Les commerces sont indispensables à la vie quotidienne des Marseillais et au dynamisme de notre ville. C’est notre rôle d’être à leurs côtés et je sais pouvoir compter aussi sur toutes les collectivités pour participer avec nous à cet effort", a affirmé le maire Benoit Payan dans un communiqué de presse.
Près de 200 000 euros ont déjà été dépensés pour la mise en sécurité d'urgence de ces commerces par les régies municipales et les entreprises mandatées par la Ville.
Les associations de commerçants recevront également un versement de subventions exceptionnelles.
Une bonne nouvelle pour Guillaume Sicard, président de la Fédération des commerçants de Marseille centre. "Il faut voir comment va être le fléchage et comment ça va fonctionner. Il y a aussi les autres commerces qui ont perdu deux jours de soldes, il faudra réfléchir à une notion de perte d'exploitation", confie-t-il à France 3 Provence-Alpes.
Une exonération de la taxe locale sur la publicité extérieure
La Ville a également décidé d'exonérer de la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE) les magasins qui ont été pillés. Cette exemption se mettra en place cet été, et ce, jusqu'à la fin de l'année. "Tout est bon à prendre, ajoute Guillaume Sicard. Il faudra voir la réalité sur le terrain."
La création d'un fonds partenarial
Pour remplacer les vitrines cassées et renforcer la sécurité dans ces commerces, un "fonds partenarial" va être ouvert. Marseille participera à hauteur d'un million d'euros, mais invite aussi tous les organismes et institutions à participer au financement de cette aide.
Marseille demande à l'État de prolonger les soldes
Le maire de Marseille a aussi sollicité exceptionnellement l'État et le ministère de l'Économie et des Finances pour prolonger les soldes, qui ont démarré samedi dernier, au-delà du 25 juillet, date officielle de l'arrêt de cette période de remise.
Un numéro vert d'urgence
Depuis vendredi 30 juin, un numéro vert d'urgence est à la disposition des commerçants sinistrés : 08 05 56 17 07. Le service peut être joint de 8h30 à 19 heures, week-end compris. "Ce numéro vert permet d'informer et orienter les commerçants sur la sécurisation de leurs commerces, les démarches administratives et juridiques à mettre en place afin de poursuivre leur activité dans les meilleurs délais", informe la Ville. Il sera actif encore pendant quelques jours encore.
Un point d'accueil et d'information rue Saint-Férréol
Un point de rassemblement a été installé rue Saint-Férréol, une des rues les plus dévastées lors de ces émeutes. Les commerçants peuvent s'informer sur la situation et être orientés sur les démarches à suivre. Des agents de la Ville sont mobilisés pour assurer la sécurité des commerces
En plus du renforcement de sécurité par les forces de l'ordre, la Ville a aussi mobilisé ses agents pour protéger les devantures des magasins sinistrés.
Un accompagnement des commerces dans leurs démarches d'assurance et administratives
Une cellule d'accompagnement matérielle et administrative, en lien avec France Assureurs, a été activée pour ces commerçants, afin de les "aider dans leurs démarches d'assurance".
Leurs démarches administratives pourront aussi être facilitées, ainsi que leurs demandes d'autorisation de travaux préalables, puisque la Ville se propose d'offrir un accompagnement personnalisé.
Parallèlement, l'ordre des avocats organise depuis lundi matin 9 heures des consultations gratuites juridiques pour "les commerçants ayant subi des dommages". Le bureau se trouve dans le 6e arrondissement de Marseille, au 51, rue Grignan. Les commerçants pourront y être reçus "tant qu'il y aura des soucis", affirme l'organisme.
Un report des charges sociales et fiscales
Des aides sont également accordées au niveau de l'État, puisque Marseille n'est pas la seule ville à avoir été touchée par ces émeutes.
Samedi, lors d'un point presse au ministère avec Olivier Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, après avoir reçu les représentants des commerçants, hôteliers-restaurateurs, banques françaises et assureurs, Buno Le Maire, ministre de l'État a annoncé le "report de paiement des charges sociales et fiscales" sur "tout le territoire".
Un appel aux assurances pour être plus conciliantes
"Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures", a précisé Bruno Le Maire. Il appelle aussi à "réduire au maximum les franchises".
L'élu affirme que "les indemnisations doivent arriver le plus vite possible". Il ajoute avoir réclamé aux banques "la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances" auprès des commerces sinistrés.
Le ministre invite tous les professionnels touchés par les actes de vandalisme liés aux émeutes de faire "le plus vite possible leurs déclarations d'assurance".