Environnement : le Parc national des calanques lutte contre la location illégale de bateaux

Le Parc national des calanques, entre Marseille et Cassis, subit une sur-fréquentation maritime cet été. Une atteinte à la tranquillité des lieux, à la sécurité des usagers mais surtout à sa biodiversité. Dans le viseur, la location illégale de bateaux.

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Cet été, les locations de bateaux se sont multipliées et notamment les locations illégales.

Ces pratiques engendrent un trouble "à la quiétude" qui comporte aussi des risques sécuritaires, regrette  Nicolas Chardin, directeur adjoint du parc. 

Seule une dizaine de loueurs est agréé par le Parc national des calanques et la réglementation limite les locations entre particuliers à cinq fois par an. 

Ces locations "mettent en danger la vie des personnes" et porte atteinte à l'environnement, avec "des fuites d'hydrocarbures en mer" et des déchets qui se répandent, en cas de naufrage, comme cela est arrivé deux fois en quelques jours au début de l'été, regrette Nicolas Chardin. 

Et il n'est pas le seul, les plaisanciers habituels voient depuis près de trois ans la situation se dégrader.

C'est ce que constate Edwige Bono, propriétaire de bateau depuis près de 30 ans à Marseille.

"On se demande même si les loueurs légaux demandent les permis mer, obligatoires. Parfois les gens arrivent dans la calanque très vite et font des manœuvres très dangereuses, alors qu'il y a plein de baigneurs", se désole cette navigatrice confirmée.

Et les nuisances ne s'arrêtent pas là. "Ils sont reconnaissables car ils mettent la musique à fond et n'ont aucun savoir vivre et savoir être lié au monde de la mer. Ils ne savent pas mouiller, ils ne prennent pas en compte le courant et le sens du vent, donc même lorsqu'ils jettent l'ancre, leurs bateaux finissent pas venir se coller au nôtre, c'est n'importe quoi", se désespère Edwige Bono.

"Quand, tout simplement, ils ne jettent pas leurs déchets en mer", peste encore la plaisancière aguerrie.

Des suites juridiques

Les réparations des dommages sont prises en charge par les propriétaires des navires, qui peuvent également être traînés devant le tribunal de Marseille.

Le 4 avril, deux loueurs de bateaux avaient ainsi écopé d'une amende de 5.000 euros et de 3.000 euros de dommages et intérêts. 

Les loueurs professionnels non autorisés encourent jusqu'à deux ans d'emprisonnement, 100.000 euros d'amende ainsi que la confiscation du navire.

Le nombre de procédures annuelles sur ce volet des locations sauvages est passé "d'une dizaine en 2019 et 2020, à 19 en 2021", selon le parquet de Marseille. 

Pour limiter les dommages, des contrôles sont régulièrement réalisés par des patrouilles qui "vérifient le mouillage, la pêche et les activités commerciales" de transport de touristes en bateau, précise le Parc national.

Mais ce n'est pas le sentiment des habitués de la mer et qui la sillonnent depuis des années.

"En 30 ans, je n'ai été arrêtée qu'une seule fois à la sortie du port de Marseille par la gendarmerie maritime pour contrôler les équipements de sécurité. En journée, il n'y a personne", témoigne sidérée Edwige Bono. Alors que les infractions sont multiples comme mettre l'ancre dans la zone de baignade ou s'accrocher à une bouée. On aperçoit seulement la présence de temps en temps de jeunes en zodiac employés à la saison par le Parc national des calanques pour sensibiliser à l'emploi de la vaisselle écologique. Alors que deux mètres à côté quelqu'un à mis l'ancre dans la posidonie... un comble quand on sait que c'est un espace protégé"

Découvrir les calanques au fil de l'eau, profiter des eaux turquoises pour se rafraîchir en pleine mer, la période est propice aux balades marines. Mais le site est fragile et pour le préserver, les plaisanciers doivent observer quelques règles.

Préservation de l'éco-système marin

Avec 80 km de littoral à préserver, entre Marseille, Cassis et La Ciotat, le Parc national des calanques souhaite ainsi sensibiliser le plus grand nombre, pour que chacun devienne acteur de sa préservation.

Notamment les plaisanciers occasionnels, moins sensibilisés aux bons gestes à adopter en mer. Pour cela le Parc national des calanques, la marque de vêtements marseillaise Kaporal et les loueurs des 568 bateaux autorisés à la location, ont imaginé un éco-guide pour faire de la prévention.

"Dans ce livret, vous avez quelques rappels réglementaires, mais vous avez surtout des explications sur les enjeux de préservation, sur les espèces qu'on va pouvoir rencontrer", détaille Nicolas Chardin
directeur par intérim du Parc national des calanques.

"Si huit navires sur dix fréquentant le Parc national sont des navires loués, il n'est pas possible de quantifier la fréquentation des calanques en continu", explique-t-il.

Seul un système de surveillance aérienne permettrait de savoir "qu'il y a X centaines de navires dans le parc à l'instant T", détaille-t-il.

Certaines calanques très touristiques, comme celle d'En Vau, sont déjà interdites au mouillage, afin de réduire leur fréquentation. "A terme, on pourra de moins en moins aller naviguer dans les calanques", prédit Jérôme Bonnieu.
    

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