"Ils nous prennent tout" : JO, Delta Festival... A Marseille, nageurs et riverains se plaignent du manque d'accès à la mer

Avec ses 57 km de littoral, Marseille offre un bassin idéal pour les nageurs. Malgré ce cadre idyllique, les événements organisés à répétition sur les plages du Prado commencent à irriter certains riverains et nageurs.

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Une eau à 25 degrés, un soleil de fin de saison… Un cadre qui semble parfait pour les nageurs à Marseille. En réalité, ces derniers dénoncent des conditions de plus en plus contraignantes pour accéder à l'eau. Cet été, de nombreux événements ont pris place sur les plages du Prado, au sud de la cité phocéenne. Les Jeux olympiques d'abord, et maintenant le montage des cinq scènes du Delta Festival. De quoi agacer certains habitués.

"J'ai été frustré. J'ai eu une année perdue, je ne sais plus nager, il faut que je réapprenne, ironise l'un d'eux qui vient faire trempette depuis plus de quarante ans. C'est ma plage préférée, il y a une digue, je vois les bateaux sortir, je vois le Frioul, le Château d'if, j'ai mes amis. Cet été, je ne suis plus venu, deux trois fois, c'est tout. C'était le "bordel" comme on dit à Marseille. Ils nous prennent tout. On ne nous demande pas notre avis. Vous dégagez et puis voilà." 

"On ne peut pas faire les événements autrement qu'en été... Mais une fois de plus, cela gêne les gens qui veulent aller à la plage", commente une femme retraitée, allongée sur le sable. Je viens souvent sur cette plage, les derniers temps, c'était fermé, ça m'a beaucoup agacé. C'était bondé ailleurs. Il fallait aller loin".

Le Delta Festival double son dispositif de médiation

Pour leur 10ᵉ édition, le Delta Festival attend cette année plus de 100 000 personnes. Les organisateurs se disent conscients des nuisances, mais assurent faire le maximum pour limiter leur impact. 

"Nous mettons en place un dispositif de médiation avec les riverains parce qu'effectivement ce n'est pas neutre de venir s'installer ici sur les plages, reconnaît Raymond Lloret, directeur des relations institutionnelles Delta Festival. Il faut juste savoir que nous occupons les plages de façon réduite et modérée. (...) Nous occupons uniquement les plages deux jours avant le festival et un jour après le festival."

En raison de l'organisation des épreuves olympiques de voile sur les plages du Prado cet été, le Delta a dû décaler ses dates. "Ce sera une semaine de rentrée scolaire, nous mettons donc deux fois plus de médiation auprès des riverains", est-il assuré.

Ramassage des déchets, crème solaire non polluante

Le Delta, labellisé "Ecofest" depuis 2023, assure également limiter son impact environnemental. "Nous avons "eco-conçu" le festival. Nous avons mis en place un certain nombre de dispositifs, notamment de ramassage de déchets, mais aussi de préservation de la plage.

Les plages sont fermées à partir de 20h pendant le festival. On ne veut pas que les jeunes alcoolisés soient dans l'eau avec les verres etc. C'est strictement interdit.

Raymond Lloret, directeur des relations institutionnelles Delta Festival.

France 3 Provence-Alpes

"On met en place des dispositifs qui nous permettent de ramasser les mégots. On a 50 personnes qui viennent ramasser les mégots chaque jour et on met en place bien sûr un système de ramassage des déchets. (...) A la fin du festival, nous mettons en place une grande opération avec 500 bénévoles. "Clean My Delta". On tend à rendre les plages presque plus propres que lorsqu'on les a récupérées". 

 "C'est un sujet qui est extrêmement important pour nous, martèle Raymond Lloret. Chaque festivalier peut se baigner, mais dispose d'une crème solaire qui est biodégradable et qui ne va engendrer de pollution hydrocarbure dans l'eau."

Des interdictions de baignade qui fâchent

Au-delà de l'occupation des plages, il y a les interdictions de baignades. C'est le cas dans une zone destinée aux embarcations du centre municipal de voile. Une situation qui irrite l'association des Nageurs du Prado.

"C'est interdit par la loi, par arrêté municipal, regrette Sylvain Ronca président de l'association. Il n'y a aucune raison de mettre des interdictions comme ça, de privatiser sept hectares de mer, aucune raison. On est plus qu'inquiets par rapport à ça".

On se retrouve avec des interdictions de nager difficiles à admettre.

Sylvain Ronca

Président de l'association des Nageurs du Prado

"Avant, c'était une plage 100 % public, il y avait un tout petit espace pour faire entrer sortir paddle ou les dériveurs. Et là, on a l'impression d'être envahi par une occupation municipale. On ne sait pas trop ce qu'ils vont faire".  

"L'association s'est créée parce que la mairie a donné d'immenses espaces aux JO, explique le nageur. A peine on ressort de ça, il y a de nouvelles interdictions… On est plus qu'en colère."

Contactée par France 3 Provence-Alpes, la ville de Marseille assure que l'interdiction est provisoire. D'ici au 1ᵉʳ trimestre 2025, le centre de voile sera transféré à la base nautique, l'ancienne marina olympique.

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