JO de Paris 2024. "On a tenu 1h30" : canicule, manque de visibilité... Expérience mitigée pour les spectateurs de la voile à Marseille

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iQFoil, 49er, ILCA 7… les épreuves de voile des JO de Paris 2024 se déroulent à Marseille depuis le dimanche 28 juillet. Si le tableau en mer est grandiose, sur la côte, les spectateurs ont eu un peu plus de mal à apprécier les courses.

Pour la première fois de son histoire, la ville de Marseille accueille des épreuves olympiques. Du football, mais aussi les épreuves de voile, dont le coup d'envoi a été donné dimanche 28 juillet.

Au total, six disciplines sont représentées dans la rade de Marseille : l'iQFoil, le 49er, l'ILCA 7, le 470, le Nacra 17 et le kitefoil. De quoi combler les amoureux de la voile venus du monde entier, mais aussi l'occasion parfaite pour les Sudistes d'assister aux épreuves aux premières loges.

Malgré leurs billets pour accéder au site olympique, certains sont toutefois passés un peu à côté du spectacle.

C'est le cas de la famille de Camille qui avait réservé longtemps à l'avance leur place pour cet événement inédit. Son époux et leurs deux fils faisaient donc partie du public sur les plages du Prado, pour la toute première journée de voile olympique à Marseille.

Mauvaise visibilité et chaleur suffocante sur le site olympique

"On ne savait pas à quoi s'attendre, mais ils ont été assez déçus, relate cette habitante du 7ᵉ arrondissement de Marseille. Il n'y avait pas, ou peu d'ombre. Tu cuis sans voir grand-chose… Heureusement, ils ont pu profiter de l'espace réservé à la baignade".

Expérience similaire pour Lucie, qui avait également des places pour le début de la compétition. "Il y avait beaucoup de familles avec des enfants et très peu d'ombre. Deux trois tentes, un arbre. Une bulle gonflable géante à l'intérieur de laquelle un film était diffusé. Tout le monde fait la queue… pour la clim".

Lucie n'avait pas prévu d'assister à la voile jusqu'à ce qu'une amie à elle lui propose des billets à la revente. Elle en a profité pour s'y rendre avec des copains.

"L'ambiance est très sympa, on a fait des selfies avec les anneaux olympiques, l'espace est très grand, il y a des activités nautiques proposées au public, décrit-elle. Mais bon, on ne voit pas bien la course depuis la côte. On les voit partir, cela dure quelques minutes et après tout se passait très au large".

"Finalement, on ne voit pas mieux depuis le site olympique que sur la Corniche Kennedy. Il y a des écrans géants, mais on ne voit pas grand-chose à cause du soleil."

C'est en plein cagnard, c'est intenable, très peu de personnes se mettent devant les écrans.

Lucie, spectatrice des épreuves de voile aux JO à Marseille

France 3 Provence-Alpes

Présente sur le site mardi 30 juillet, Clémence déroule le même scénario : "Les arbres étaient pris d'assaut, il y avait une tente tendue sur la colline, tout le monde y était agglutiné pour chercher l'ombre..."

Un sport difficile d'accès

Le Mistral n'était pas au rendez-vous pour les premières épreuves. "Les courses ont été reportées, mais les athlètes sont quand même partis en mer… On n'a pas bien compris ce qu'il se passait, il n'y avait pas d'annonces", remarque Lucie.

Rien de surprenant pour Clémence, qui elle, a déjà travaillé pour la Fédération française de voile. "Je connais un peu le milieu, mais la voile, ce sont des épreuves qui restent très, très compliquées à voir. A chaque compétition, c'est très compliqué".

Sur le site officiel de revente des billets, des milliers de places sont toujours disponibles. Simple indisponibilité ou démotivation des spectateurs… Une chose est sûre, la voile reste un sport d'initiés, difficile d'accès, dans tous les sens du terme.

À cela s'ajoute des conditions particulières qui n'ont pas facilité la vision des spectateurs : "Les deux premiers jours de compétition, les courses se sont faites très au large parce qu'il n'y avait pas de vent donc ils sont partis chercher du vent au loin, explique Clémence. Et tu ne vois pas."

Mardi 30, le vent s'est finalement levé. 

Ceux qui avaient des jumelles pouvaient quand même bien voir les planches à voile, note-t-elle. Mais impossible de dire quel est l'athlète qui passe.

Une spectatrice.

Lucie et ses amis sont partis au bout de deux heures : "Si tu ne t'attends à rien, c'est cool. Cela reste une bonne expérience, on était tout de même super contents d'y être allé. Mais c'est quand même 24 euros." Mardi, Clémence ne s'est pas éternisée non plus : "A cause du vent, ils ont fermé les quelques rares parasols du site. J'ai tenu 1h30."

Une place en navette, le carré d'or de la voile

Sur les 12 000 spectateurs qui affluent chaque jour à la Marina olympique, quelques chanceux ont gagné le ticket d'or et n'ont pas eu besoin d'apporter de jumelles.

En effet, pour la première fois, un dispositif appelé "Bienvenue à bord" permet aux premiers inscrits de monter à bord d'un ferry pour s'approcher au plus près des athlètes au large. Au total, deux bateaux mis à disposition par la CMA-CGM transporte 1000 spectateurs par jour.

Cette excursion est même commentée par des anciens professionnels de la voile pour pouvoir comprendre les épreuves. Comme l'indique France Bleu Provence, toutes les places ont été prises d'assaut six mois à l'avance.

Pour avoir l'espoir d'y monter, il est toujours possible de faire la queue en espérant des désistements. "Mon mari a fini par se démotiver d'attendre en plein cagnard avec les enfants, lâche Camille. Mais un ami à nous a pu monter sur la navette et a adoré l'expérience."

Vivre les JO à travers les images

Sur d'autres bateaux, au plus près des athlètes, se trouvent les photographes et vidéastes officielles. C'est aussi, à travers leurs images, que le monde entier peut vivre cette expérience olympique. Une place privilégiée pour les besoins de leur travail et un plaisir immaculé pour Gilles Martin-Raget, photographe professionnel spécialisé dans la voile. Il couvre sa quatrième olympiade, après Sydney, Pékin et Rio.

"Nous sommes au cœur de l'action. C'est un spectacle formidable, s'émerveille photographe arlésien. Le plan d'eau de Marseille est un terrain de jeu qui a beaucoup de personnalité, des arrières plans magnifiques avec le Château d'If, Notre-Dame-de-La-Garde, le massif de Marseilleveyre, les îles du Frioul… C'est unique".

Le spécialiste reconnaît que cela peut être "frustrant" pour les spectateurs sur le sable. Mais il reste optimiste : "Avec des jumelles, on arrive à bien suivre la course". Contrairement aux spectateurs côté Marina, Gilles Martin-Raget distingue les traits de chaque athlète. "On peut vraiment rentrer des visages, des expressions, de l'effort, des manœuvres. Sur les JO c'est ce qui est plaisant. On est vraiment dans l'humain".

L'avantage, c'est que les medal race, c'est-à-dire les finales, vont avoir lieu au plus près de la côte.

Gilles Martin-Raget, photographe professionnel officiel

France 3 Provence-Alpes

Et justement, ce jeudi 1ᵉʳ août, les Français ont une chance de médaille à Marseille. Charline Picon et Sarah Steyaert visent l'or en dériveur léger (49er). "Toutes les arrivées sont fantastiques, mais pour les JO, c'est une expérience inoubliable".

À la télé, sur un bateau, ou en plissant les yeux depuis la côte, on y croit. Allez les bleus !

>> JO de Paris 2024 : suivez en direct toutes les infos et regardez toutes les épreuves avec la chaîne numérique france.tv Paris 2024

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