Témoignages. "On ne verra pas les JO de Paris 2024" : galère et désillusion après l'interruption de la ligne TGV Paris-Marseille-Nice

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Publié le Mis à jour le Écrit par Louise Beliaeff

Un TGV a heurté un arbre tombé sur les rails dans l'Yonne ce mercredi 31 juillet, paralysant la ligne Paris-Marseille. L'interruption du trafic a plongé les usagers dans une grosse galère, et pour certains, mis fin au rêve d'assister aux JO.

Sale temps pour les voyageurs. Après une attaque "massive" du réseau TGV le 26 juillet, cette fois-ci les éléments s'acharnent contre les usagers SNCF. Le trafic sur la ligne à grande vitesse Sud-Est reliant Paris à Marseille a été totalement interrompue ce mercredi 31 juillet. Un train a "heurté un arbre" tombé sur les voies après un orage et "le passage d'une mini tornade soudaine", indique la SNCF.

Au total, 80 000 voyageurs sont touchés par ces perturbations, selon les estimations de la société de chemin de fer.

@france3paca Un TGV a heurté un arbre tombé sur les rails dans l'Yonne mercredi 31 juillet, paralysant la ligne Paris-Marseille. L'interruption du trafic a plongé les usagers dans une grosse galère, et pour certains, mis fin au rêve d'assister aux JO. #sncf #galère #traffic ♬ son original - France3Paca

À la gare Saint-Charles de Marseille, à la mi-journée, tous les regards étaient tournés vers les écrans d'affichage. Mais un à un, les TGV ont été supprimés. Beaucoup d'usagers se sont retrouvés le bec dans l'eau.

"Je ne sais pas comment je vais récupérer mes enfants"

Assis sur sa valise, Alexandre devait prendre un avion pour les États-Unis, ce soir, à Paris. "On essaie de trouver des alternatives... mais ce n'est pas évident", lâche-t-il sans trop d'espoir. 

Un peu plus loin, une maman était venue chercher ses enfants de retour de colonie de vacances : "C'est très, très compliqué. Ils devaient arriver à 13h28. Ils viennent des Alpes, de Lyon et je vois que le train est supprimé. Je n'ai pas réussi à les joindre. Je ne sais pas comment je vais les récupérer pour le moment."

Jérôme avait lui réservé un bon restaurant pour ses 14 ans de mariage avec son épouse. Cette dernière est restée bloquée à Paris. "Et tous les trains sont déjà complets pour demain." Il va falloir garder le champagne au frais. De son côté, la SNCF précise sur son site que "tous les billets émis ce jour seront échangeables et remboursables". 

Certains comme Florine, ont par chance une solution de repli : "On devait rentrer à Paris après des vacances. On a des amis qui habitent à Marseille, on va peut-être rester un peu plus..." D'autres se sont vite rabattus sur les applications de covoiturage. Et d'autres, armés de patience, troquent le TGV pour un TER jusqu'à Lyon. Avec, espérons, un stock de mots fléchés dans le bagage à main.

"On avait mis le maillot"

Il y a ceux qui n'ont pas pu partir et ceux qui étaient déjà dans un TGV et qui se sont retrouvés bloqués au beau milieu de la France. C'est le cas de Denis Beaubiat et son fils Victor, 18 ans. Partis à 6h du matin de Marseille, ils avaient deux places pour la journée de sabre par équipe aux JO de Paris.

Victor pratique lui-même l'escrime à haut niveau avec deux titres de vice-champion de France. "Cela clôturait deux belles saisons pour mon fils et il y a un Marseillais dans l'équipe (Sébastien Patrice, NDLR)", regrette Denis Beaubiat, cofondateur du jeu marseillais Motchus.

Mais la perspective de cette journée de rêve s'arrête pour eux à 8h50, en gare du Creusot. "Nous avons d'abord eu des informations parcellaires, puis on nous a annoncé deux heures de retard, puis un message sur le téléphone "train annulé"".

"C'était une chance d'être arrêté à quai"

Une distribution d'eau a été faite dans le TGV, alors que le pays une forte vague de chaleur. Denis Beaubiat décrit un personnel "charmant" et des passagers "calmes", tel son fils, "d'un calme olympien". "C'était une chance d'être arrêté à quai".

Le train de Victor et son père est finalement reparti… en arrière, en direction de Lyon. Mais la galère ne s'est pas arrêtée là. Il a fallu qu'ils attendent plusieurs heures avant de trouver un conducteur de TGV pour les ramener à Marseille. Ils sont finalement arrivés à bon port, 9h après en être partis.

Pour les places d'escrime, nos malheureux passionnés ont pu faire deux heureux, le coach de Victor et un partenaire d'échauffement. Deux places achetées 300 euros, vendues en catastrophe à moitié prix. "On n'a pas pu les revendre sur le site officiel, note le professeur marseillais. Mais la perte financière est compensée par le plaisir fait".

Et le sabre en équipe, pour les Beaubiat, ce n'était pas dans la ferveur incandescente du Grand palais, mais sur le téléphone.

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