JO de Paris 2024. "Il est temps de siffler la fin de la récréation" : comment la police fait la chasse aux dronistes amateurs

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Devant la prolifération des drones et la menace que ces engins font planer sur les JO, les forces de l'ordre traquent les dronistes amateurs. Depuis le début des épreuves à Marseille, une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue pour non-respect de la réglementation.

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Du 22 juillet au 8 septembre, des zones de survol sont interdites dans le cadre du Dispositif particulier de sûreté aérienne DPSA , déployé durant les Jeux olympiques, et l'utilisation des drones de loisir et professionnels est strictement interdite. La lutte anti-drones (LAD) constitue une mission à part entière pour l'Armée ainsi que pour la Police nationale, dont les experts interceptent ces aéronefs et interpellent les télépilotes.

Les contrevenants encourent jusqu'à 75 000 euros d'amende et un an de prison ferme pour non-respect de la réglementation. De source policière, à Marseille, depuis le début des Jeux Olympiques, une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue. Une intransigeance qui se veut dissuasive, avec l'objectif affiché de remettre de l’ordre dans le ciel, face à la prolifération de ces " aéronefs sans pilote à bord".

Détection et brouillage

La Cellule des moyens aériens de Marseille, affectée à la lutte anti-drone (LAD), affirme avoir identifié et intercepté trois à cinq drones amateurs par jour depuis le début des JO, leurs télépilotes ayant tous fait l'objet d'une garde à vue. Cette détection, axée principalement au-dessus de la Marina Olympique et du stade Vélodrome, se fait par l'intermédiaire d'un radar dont la portée peut atteindre 6 km. 

Une fois repéré dans le ciel, les opérateurs spécialisés de l'équipe mobile LAD vont "neutraliser" l'engin volant à l'aide d'un fusil et d'un pistolet, deux armes qui envoient des ondes électromagnétiques, comme l'explique le brigadier Laurent Christine, responsable de cette unité anti-drone. "On envoie un 'cône de fréquences', un tir qui va s'élargir et vient brouiller la liaison entre le drone et son télépilote", détaille le policier, "perdu, le drone retourne alors son point de décollage, donc à son utilisateur".

Les dix policiers spécialisés, constitués en unité depuis septembre 2023, sont parfaitement rodés à l’exercice, sollicités régulièrement sur de grands événements, comme la Coupe du monde de rugby à Marseille ou le Festival de Cannes

"L’impunité, c'est terminé !"

Avec les JO, la fermeté est de mise, pas question de laisser passer une seule infraction, tant ces drones peuvent se révéler porteurs d'une menace pour les populations. Mais pour le brigadier Laurent Christine, c'est aussi "l’occasion de monter que l'impunité, c'est terminé ". Le policier, agacé par l'utilisation sauvage de drones de loisir, rappelle que le survol des agglomérations est interdit sauf dérogation préfectorale et qu’un aéronef ne peut voler au-delà de 120 mètres d'altitude le jour et 50 mètres la nuit.

Un drone n'est pas un appareil photo que l'on envoie dans le ciel, c'est un aéronef qui répond à des règles de circulation parce qu'un accident pourrait se révéler gravissime.

Brigadier Laurent Christine, chef de la cellule anti-drone de Marseille

France 3 Provence-Alpes

"Lorsque des drones sont envoyés à 500 mètres d'altitude, on est dans le secteur de l’aviation civile", souligne-t-il, "un impact avec un avion ou un hélicoptère peut avoir des conséquences terribles, les gens ne le mesurent pas. Il est temps de siffler la fin de la récréation". Les risques de collision dans les airs ne sont pas les seuls à inquiéter les autorités. Une panne de batterie peut engendrer la chute d'un drone sur un trottoir et percuter violemment des passants, "un engin d'un kilo qui tombe de 100 mètres de haut, vous imaginez les dégâts ?".

Selon le policier, les instructions du Parquet à Marseille sont claires : chaque droniste en infraction, retrouvé par les policiers, sera placé en garde à vue.

L’utilisation de drones à des fins terroristes, pour transport d'explosifs par exemple, dans les stades ou les autres sites olympiques, reste une menace prise très au sérieux par les autorités.

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