La CRS 8, une unité d'élite spécialisée, est déployée à Marseille ce samedi 19 août 2023 pour lutter contre le pic de violences, d'assassinats et de trafic de stupéfiants. Voici les promesses annoncées à la presse cet après-midi.
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a donné rendez-vous aux journalistes dans la cité des Oliviers, à Marseille (13ᵉ), samedi 19 août. Objectif : présenter la CRS 8, déployée dans la cité phocéenne pour au moins une semaine, à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
C'est la troisième fois que cette unité spéciale d'intervention est déployée dans la cité phocéenne. "La stratégie est la même. Un renfort pour mettre un terme à cette vague de violence. Ça avait conduit à une accalmie. Tout en continuant le travail de fond", précise Yannis Bouzar, sous-préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Sécuriser les habitants et stopper les trafiquants
Dans son point presse, le sous-préfet de police des Bouches-du-Rhône, Yannis Bouzar a évoqué "deux enjeux majeurs" de la CRS 8 :
- "Assurer la sécurité publique aux abords de ces cités pour rassurer les habitants qui demandent une présence policière, contrairement à ce qu’on pourrait penser"
- "Mener des opérations ciblées qui ont vocation à donner des coups massifs aux trafiquants de stupéfiants dans les Bouches-du-Rhône"
Un déploiement qui intervient dans le cadre d'une stratégie globale visant à cibler les consommateurs, désarmer les trafiquants et renforcer les forces de l'ordre sur les points de deal, d'après le sous-préfet.
Il indique que 70 points de deal auraient été démantelés dans le département des Bouches-du-Rhône par la sécurité publique et par la police judiciaire.
100 hommes 24h sur 24 dans toutes les cités
"Ce n’est pas une solution miracle", reconnaît Yannis Bouzar, "mais c'est un renfort massif et de poids. Une centaine d'hommes sont déployés pour des opérations dans les quartiers nord et sud, 24 heures sur 24." Avec cet avantage : la CRS 8 est "plus souple et plus performante".
Trois compagnies sont toujours à demeure dans le département, ce qui a permis de mener cinquante opérations depuis le début de l’année dans le quartier des Oliviers et ça a vocation à se poursuivre.
Yannis Bouzar, sous-préfet de police des Bouches-du-Rhône
Le sous-préfet annonce également qu'Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont obtenu le renfort d'une unité de CRS à résidence pour l'année dans le département des Bouches-du-Rhône.
Jamais autant de trafiquants arrêtés
Le sous-préfet s'est félicité auprès des journalistes : "jamais nous n'avons été aussi bons en ce qui concerne les saisies d'avoirs criminels : plus de 12 millions dans la ville de Marseille depuis le début de l'année". Et de renchérir : "nous n’avons jamais autant interpellé de trafiquants : 1 100 depuis le début de l’année. Nous n’avons jamais été aussi performants en matière d’amende forfaitaire : plus de 12 000 depuis le début de l’année".
C’est précisément parce que ces trafiquants sont aux abois qu’ils en sont réduits à armer des jeunes de 14, 15, 16 ans, et que cette violence, qui autrefois avait pu être plus ciblée, devient aveugle.
Yannis Bouzar, sous-préfet de police des Bouches-du-Rhône
Grâce à la CRS 8, le sous-préfet espère "donner des coups majeurs, décisifs, et que la situation retrouve le calme que méritent les habitants de ces cités".
Un calendrier a été mis en place et les forces de l'ordre luttent contre les techniques des trafiquants. "On a dans certaines cités des trafiquants qui se sont structurés et qui, avec des planches et des clous, ralentissent et crèvent les pneus de l BAC (brigade anticriminalité, ndlr). On le sait et on anticipe", assure Sebastien Lautard, directeur départemental adjoint de la sécurité publique.
La CRS 8 devrait être pilotée par des "effectifs locaux qui connaissent bien les cités", souligne le sous-préfet des Bouches-du-Rhône.
Ces trois dernières semaines, au moins sept personnes ont été tuées à Marseille. Déjà 33 depuis le début de l'année, soit davantage qu'en 2022.