Journée mondiale du droit à l'avortement : à Marseille, les propos du pape font descendre les femmes dans la rue

À l'occasion de la journée mondiale du droit à l'avortement, un rassemblement est prévu à Marseille sur fond d'indignation des militantes féministes, après les déclarations du pape à Marseille.

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A l'annonce même de sa venue à Marseille, les féministes marseillaises ont tressailli. Le Pape incarnant "un frein à l'égalité homme-femme", le Vatican se mettant en travers de la route "du droit des femmes" protestaient-elles, rien de cette visite mondialement attendue ne pouvait les réjouir.

D'autant que le souverain pontife, à l'occasion de son homélie dans un stade Vélodrome plein à craquer, a provoqué une nouvelle fois leur indignation. Ce jeudi 28 septembre, journée mondiale du droit à l'avortement, les femmes sont invitées à se rassembler à Marseille sous l'ombrière du Vieux-Port à 19 heures, pour dénoncer ces propos considérés comme une atteinte au droit à l'IVG (Interruption volontaire de grossesse) en France.

Avorter, un "faux droit au progrès" pour le pape

Lors de son allocution au palais du Pharo le samedi 23 septembre, le pape a évoqué les personnes qui, en raison de leur situation financière, renoncent à faire naître des "créatures nouvelles", ainsi que "les enfants pas nés, refusés au nom d'un faux droit au progrès qui est en fait une régression".
Plus tard, durant sa messe au stade Vélodrome, le souverain pontife a évoqué le "tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées. Un cœur froid et plat traite la vie de manière mécanique, sans passion, sans élan, sans désir."

Aucune condamnation du gouvernement

L'indignation est immédiate parmi les militantes féministes face à une attaque en règle des femmes qui avortent et un "droit vulnérable" à disposer de son corps. Selon Daniela Levy, de l'association Osez le féminisme 13, "si rien n'est dit clairement, ces propos banalisent un message qui passe sans contradiction, semant le trouble dans les esprits et ce n'est pas conforme aux lois françaises".

Ce qui pose problème selon elle, c'est également " la tribune qui a été offerte à ces propos anti-avortement, au stade Vélodrome devant 60 000 personnes, sans que le gouvernement ne condamne cette atteinte au droit des femmes dans notre pays".

L'attente d'une inscription dans la Constitution

"Ces propos mettent en danger les femmes, ça fait reculer le droit à l'avortement" affirme Daniela Levy, qui rappelle que dans le monde, une femme meurt toutes les 13 minutes suite à un avortement clandestin.

Pour protéger le droit à l'IVG en France, malmené dans de nombreux pays du monde et d'Europe, les associations continuent de militer pour son inscription dans la Constitution, comme le souligne Daniela Levy : " le droit à l'avortement est sans cesse attaqué par des cercles religieux et par l'extrême droite française. Dans la perspective d'une élection présidentielle à l'issue incertaine, pour ne pas que le cauchemar devienne réalité, nous devons protéger ce droit en le faisant inscrire dans la Constitution."

Adopté par l'Assemblée Nationale en novembre 2022 puis par le Sénat en février, le texte est toujours en attente de son renvoi devant l'Assemblée pour la poursuite de la navette parlementaire.



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