Le 15 octobre 1983 partait, à Marseille, la "Marche pour l’égalité et contre le racisme". Pour marquer d’une pierre blanche les 40 ans de cet événement historique, Benoît Payan a décidé de donner ce nom à une avenue de la ville.
Le 15 octobre 1983 partait de Marseille la Marche pour l’égalité et contre le racisme.
À l’occasion des 40 ans de cette marche historique à travers le pays, une cérémonie a rassemblé dimanche au Palais du Pharo, des membres du collectif Mémoires en Marche, des Marcheurs historiques, des écoliers, des membres d’associations et de nombreux élus, pour se souvenir de l'événement, qui portait, au début des années 80, les espoirs des enfants d'immigrés.
En maître de cérémonie, le maire de Marseille, Benoît Payan a rappelé que les questions posées à l'époque par les Marcheurs "restent d’actualité et relèvent d’un combat quotidien", promettant la création d’une "avenue de la Marche pour l’égalité et contre le racisme" dans la cité phocéenne prochainement.
"L'héritage ? C'est l'émancipation des mentalités des jeunes des quartiers " affirme Youcef Sékimi, un stéphanois qui avait participé à la marche et tenait à être présent pour cette cérémonie.
La République ne peut pas, ne peut plus, ne doit plus, laisser prospérer en son sein le terreau fertile du racisme, de l’antisémitisme, de la haine des musulmans, des discriminations.
Benoît Payan, maire de Marseille
Rebaptisée par certains médias "La marche des beurs" (arabe en verlan), cette aventure collective a duré sept semaines et apparaît comme le premier coup de semonce des jeunes de banlieues de la deuxième génération d'immigrés. Elle intervient à l'automne 83, une année marquée par une longue liste de jeunes tués dans des cités et une poussée spectaculaire de l'extrême droite aux municipales.
"Quarante ans après, il reste Nahel"
Zohra Boukenouche, membre du collectif Mémoires en marche, était, elle aussi, l’un des piliers de la cérémonie, en qualité de coordinatrice de la marche à l'époque. Pour elle, rien n'a changé en 40 ans : "Ce qu'il en reste, c'est Nahel, des violences policières ", faisant référence à la mort d’un jeune dans les Hauts de Seine, tué à la suite du tir d'un policier en juin dernier. "Lorsque cette affaire a éclaté, c'était très violent, parce qu'en 1983, notre mouvement était né à la suite d’une violence policière" explique Zohra, "on s'est dit non, ce n'est pas possible".